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Est de Montréal: la CAQ tiendra-t-elle ses promesses?

Chantal Rouleau en compagnie de François Legault, lors de son passage à Pointe-aux-Trembles Photo: Amélie Gamache

La Coalition avenir Québec (CAQ) n’a pas manqué d’ambition pour réussir sa percée tant espérée sur l’île de Montréal. Pour remporter les circonscriptions de Bourget et de Pointe-aux-Trembles, François Legault a mené une campagne soutenue et a promis plus de 2,6 G$ d’investissements d’ici 2030. Décontamination des sols, développement du transport en commun, revitalisation de la rue Notre-Dame: les engagements sont nombreux et alléchants. Mais sont-ils réalisables ?

Rencontré lors de l’un de ses passages à Pointe-aux-Trembles, le chef caquiste François Legault s’était défendu de tenter d’acheter le vote de l’Est. « Je ne suis pas gêné de dire objectivement que l’est de l’île a été négligé quand on le compare avec les investissements qui ont été faits dans l’ouest. Il est temps que ça change. »

La promesse phare du parti, c’est la mise en service d’un tramway reliant la pointe de l’île au centre-ville, un tracé de 28 km. Un second segment de 8 km est aussi prévu entre la station de métro Radisson et le Collège Marie-Victorin. L’investissement est évalué à 1,8 G$. Cela, c’est sans compter son engagement envers le prolongement de la ligne bleue vers Anjou.

Le premier ministre désigné avait également promis des investissements de 625 M$ pour faire de la rue Notre-Dame un boulevard urbain, un projet maintes fois annoncé depuis plus de 20 ans.

François Legault a également promis la création d’un fonds spécial de 200 M$  réservé à la décontamination des sols.  « On veut décontaminer les terrains des raffineries pour être capable d’accueillir une zone d’innovation, où il y aurait des entreprises, des résidences et des parcs, avec une entente avec une université », avait-t-il expliqué avant l’élection. Il affirmait s’inspirer de la Silicon Valley en parlant de son souhait d’attirer des chercheurs qui vont aider le développement de secteurs manufacturiers innovants et de l’intelligence artificielle.

La CAQ a également promis de financer la décontamination du site de la plage de l’est, un investissement estimé à près de 5 M$.

Des demandes urgentes
Pour Christine Fréchette, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM), la décontamination des sols est l’enjeu qui presse. Bien qu’elle doute que les 200 M$ promis soient suffisants pour effectuer le travail nécessaire, elle estime que « c’est une excellente base, surtout si l’on ajoute les 75 M$ gérés par Montréal que l’on espère seront renouvelés.»

Elle assure que la CCEM fera des représentations régulières afin que l’engagement soit respecté: «Le plus tôt on s’y met, le plus tôt on peut développer. Il faut opérer ça dès le premier mandat. »

L’aménagement d’un mode de transport public d’est en ouest «ne peut plus attendre ». La CCEM ne se prononce pas sur les modes de transport choisis, « mais il faut un transport rapide et efficace sur Notre-Dame, ainsi que le déploiement d’alternatives à la voiture solo ».

Mme Fréchette se montre confiante que toutes les promesses seront réalisées, puisque le CAQ se donne un horizon de 30 ans pour les réaliser. «Il faut rester vigilant, prévient-elle, puisque l’Est s’est tellement fait jouer de tours. Nous serons là pour leur rappeler leurs promesses. »

Des choix à faire
Selon Florence Junca-Adenot, professeure associée au Département d’études urbaines et touristiques de l’Université du Québec à Montréal, tous ces projets sont « très utiles pour l’Est », et « tout à fait réalisables ».

« Maintenant, il va falloir faire des choix, nuance-t-elle. Il y a beaucoup de projets pour la région métropolitaine, et nous n’avons pas les moyens de faire tout ça. Il faudra prioriser. »

En effet, l’équipe caquiste semblait également courtiser les couronnes nord et sud de la métropole, avec son plan de décongestion de 10 G$, qui inclut le prolongement des autoroutes 13 et 19, la bonification du Réseau express métropolitain, la mise en place d’un tramway sur le boulevard Taschereau entre Longueuil et Brossard

« Il va falloir que cela passe au crible; les idées seront mises au ballotage. Mais l’Est mérite qu’on priorise les interventions ici, car il est sous-équipé en transport collectif. Le développement est donc freiné présentement. »

De beaux projets, qui donnent envie d’y croire. « On y croira quand on aura décidé de le faire vraiment et que l’annonce sera faite », lance la spécialiste en transport et gestion urbaine.

 

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