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Une jeune Nord-Montréalaise forcée de vivre illégalement dans son ancien logement

Kelly St-Pierre Beauchamp vit illégalement dans son ancien logement, dont le bail est échu le 1er juillet 2019 Photo: Olivier Faucher / Metro Media

Si la crise du logement ne frappe pas Montréal-Nord comme d’autres quartiers de Montréal, il y aurait tout de même une augmentation de la rareté sur le marché qui cause des maux de tête aux personnes plus vulnérables.

Le bureau de circonscription Bourassa-Sauvé a documenté au moins deux cas de ménages sans logement en date du 1er juillet.

Kelly St-Pierre Beauchamp, 19 ans, habite illégalement depuis plusieurs jours dans le logement dont elle était locataire avant le 1er juillet. Elle n’a toujours pas trouvé d’appartement, malgré des mois de recherche et l’aide de son ancienne intervenante de centre jeunesse.

Mme St-Pierre Beauchamp dit avoir effectué deux visites par semaine depuis le mois de janvier.

« C’était stressant. Je me levais le matin, j’allais sur des sites d’annonces et je faisais des démarches jusqu’au coucher du soleil. J’ai dû faire ça pendant un mois de temps. » -Kelly St-Pierre Beauchamp

Kelly St-Pierre Beauchamp a passé plusieurs journées entières à chercher des logements à louer

Les principaux acteurs perçoivent les effets de la crise dans d’autres quartiers sur Montréal-Nord.  « Ça crée une certaine rareté quand des gens ne trouvent pas de logement dans d’autres quartiers et s’installent ici », explique Marie-Ève Lemire, du Comité logement de Montréal-Nord.

Au mois de juin, le Comité de logement dit avoir reçu une centaine d’appels de personnes qui avaient de la difficulté à trouver un nouvel endroit où résider.

Discrimination
Mme Saint-Pierre Beauchamp  se dit convaincue de faire face à de la discrimination. « Je me suis fait refuser parce que je n’avais pas d’emploi, parce que j’étais trop jeune, affirme-t-elle. Mon âge me causait plus de trouble que mes chats. »

La jeune femme fait preuve de transparence lors de ses visites. Elle divulgue qu’elle bénéficie d’aide sociale, qu’elle est atteinte d’un trouble de comportement et qu’elle est reconnue comme étant invalide par le gouvernement. « Mes amis me disent de mentir pour que ça arrête de me nuire, mais je ne suis pas capable. Je veux être honnête. »

Une conversation qu’elle a eue sur Internet avec une propriétaire met en lumière cette discrimination. « Vous êtes sur le BS? Ok super. […] Le logement est trop loin pour vous ».

Elle a même reçu plusieurs propositions sexuelles en échange de logement, qu’elle a refusées.

Selon Mme St-Pierre Beauchamp, l’augmentation de la demande pour les logements a mis la table pour la discrimination qu’elle a subie. « La différence entre cette année et l’année passée, c’est que les propriétaires ont le choix de prendre le meilleur candidat », juge-t-elle.

Selon la loi, un propriétaire ne peut refuser la location d’un logement pour l’un des motifs de discrimination prévus à la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Parmi les motifs interdits, on retrouve notamment l’âge, la condition sociale et le handicap.

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