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George Floyd: une intervention «incompréhensible», dit un ancien du SPVM

Derek Chauvin a été arrêté et accusé de meurtre au troisième degré et d'homicide involontaire. Photo: Capture d'écran

L’intervention des policiers de Minneapolis auprès de George Floyd était «innaceptable», juge l’ancien inspecteur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Guy Ryan.

«Lorsqu’on utilise la force nécessaire pour maîtriser quelqu’un, ça se peut qu’il y ait des échanges de coups ou des prises que les policiers ont apprises pour maîtriser la personne, explique-t-il. Dans ce cas-ci, le policier a déjà menotté George Floyd. Il n’est pas violent, pas agressif. Le policier doit lui dire ses droits, l’assoir dans le véhicule et partir et aller au quartier de détention.»

Selon une enquête réalisée par le New York Times, George Floyd était calme alors qu’il a été menotté par les policiers. Il aurait toutefois résisté au moment d’entrer dans le véhicule de police, disant qu’il était claustrophobe. Cette réaction de M. Floyd aurait dû être gérée beaucoup plus facilement par les forces de l’ordre, selon M. Ryan.

«Quand on brime la liberté de quelqu’un en procédant à l’arrestation, que ce soit pour n’importe quelle infraction, la personne subit un choc, souligne-t-il. Ça se peut qu’il ne feel pas et là, le policier doit s’en rendre compte et faire venir les paramédicaux.»

La technique de plaquage au sol avec genou posé sur le cou utilisée par le policier Derek Chauvin est injustifiable, soutient M. Ryan.

«C’est inacceptable et c’est incompréhensible qu’il ait fait cette manœuvre.»

Le policier Chauvin a été arrêté et accusé de meurtre au troisième degré et d’homicide involontaire.

Les autres policiers sur place ont aussi leur part de responsabilité, pense M. Ryan.

«Je ne pense pas que les policiers pensaient que leur partenaire avait l’intention de le tuer, mais un de ses trois partenaires aurait dû voir ça et dire ‘’on le relève, c’est terminé’’. Des fois, ça arrive qu’un policier perde son sang-froid, et l’autre doit calmer la situation et intervenir. C’est ce qui aurait dû être fait.»

Caméras portatives

Alors que cette tragédie a soulevé l’indignation au Québec comme ailleurs dans le monde, le débat entourant le port des caméras portatives par les policiers est relancé.

«Je ne pense pas qu’il y ait une résistance [pour les porter] au sein du SPVM, affirme M. Ryan. C’est une question de budget. S’ils décident de faire ça, il va falloir qu’ils coupent ailleurs. Est-ce que les policiers à cheval devront en porter une? Est-ce que les enquêteurs qui vont procéder à une perquisition vont en porter une? Il y a un gros impact.»

M. Ryan est partagé quant à la pertinence de ces caméras. «Je ne suis pas contre, je ne suis pas pour. Si c’est une caméra de qualité, ça va être une protection supplémentaire. Aujourd’hui, le policier est filmé partout par des téléphones, des tablettes.»

En début de semaine cinq arrondissements montréalais, soit Montréal-Nord, Pierrefonds-Roxboro et Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Saint-Laurent et Rivière-des-Prairies-Pointe-Aux-Trembles ont adopté une motion à l’unanimité demandant que tous les policiers de Montréal disposent de caméras portatives afin de lutter contre le profilage racial et social.

La mairesse de Montréal Valérie Plante avait refusé en 2019 que les policiers du SPVM soient munis de ces caméras en raison du coût élevé que leur déploiement allait engendrer, soit 17 M$ pour l’achat et la formation et 24$ par année pour gérer le système.

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