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Du nord-est au pont Pie-IX

Benjamin Aim, Sloanne Caillot et Roberson Berlus. Photo: Collaboration spéciale/Café-jeunesse multiculturel

L’entreprise se chargeant du projet de réfection majeure du pont Pie-IX a lancé un projet pilote de recrutement auprès de jeunes et d’adultes en difficulté dans le secteur nord-est de Montréal-Nord.

C’est après avoir vu le reportage de La Presse sur les difficultés que vit le quartier que l’entreprise Roxboro Excavation a contacté l’organisme Café-jeunesse multiculturel, qui œuvre auprès de plusieurs jeunes et adultes vivant une exclusion sociale.

«On s’est dit qu’on allait faire un test, un projet pilote pour donner la chance aux jeunes de pouvoir avoir une ouverture vers le marché du travail, explique l’assistante-chargée de projet structures, Sloanne Caillot. C’est leur donner la chance, le moyen de se créer une stabilité.»

Une dizaine de jeunes ont ainsi entrepris une formation offerte gratuitement dans «l’Incubateur» de Café-jeunesse multiculturel, sur la rue Pascal, pour devenir signaleurs sur pont Pie-IX.

Contourner les barrières

Pour diverses raisons, il peut être difficile pour certains jeunes et adultes du quartier d’intégrer le marché du travail.

«Pour certains, c’est une question de socialisation. D’autres ont de mauvaises habitudes de vie, une mauvaise estime, une mauvaise scolarité», mentionne le travailleur de rue pour l’organisme, Roberson Berlus.

Il souligne que lorsque les jeunes suivent le processus traditionnel pour trouver un emploi, ils peuvent rencontrer beaucoup de barrières. «Postuler c’est une chose, mais après il y a l’entrevue.  Il y a plein d’étapes où ils peuvent échouer.»

Pour Makenley, qui suit la formation, cette occasion pourrait «changer beaucoup de choses» dans sa vie.

«Je cherche un emploi depuis six mois. C’est très difficile, dit-il. L’initiative de Roxboro, c’est très bon. Il y a beaucoup de jeunes dans le coin qui cherchent de la job.»

Travailler à Montréal-Nord

Roxboro fait remarquer qu’il s’agit d’une porte d’entrée dans le milieu de la construction et que ces personnes pourraient ensuite viser de meilleurs postes, alors que le milieu est frappé par une pénurie de main-d’œuvre.

«Dans la construction, on a des manques criants sur certains corps de métiers, comme des opérateurs, des menuisiers, des mécaniciens», affirme Mme Caillot.

Pour Roxboro, il était important que ces jeunes puissent travailler sur le chantier du pont Pie-IX, situé dans leur quartier. «Ça va faciliter le transport, mais c’est une façon d’éveiller leur sentiment d’appartenance parce qu’ils ont grandi autour du pont», exprime Mme Caillot.

Une autre entreprise impliquée

Une autre entreprise aide depuis cet été des personnes du nord-est à intégrer le marché de la confection de bottes.

Il s’agit du fabricant nord-montréalais Yéti, qui ferme bientôt ses portes, mais dont le propriétaire Filippo Di Minno forme des jeunes et des adultes du nord-est dans la confection de bottes et leur permet d’aller travailler à l’usine «Rallye», située à Anjou.

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