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Prévention de la violence: Hoodstock mise sur une approche antiraciste

Shadlay Jean-Blémur et Xanya Boncy dans les locaux de Hoodstock
Shadlay Jean-Blémur et Xanya Boncy sont respectivement travailleuse de milieu et conseillère en intervention à Hoodstock. Photo: Anouk Lebel/Métro Média

Pour prévenir les fusillades et les violences armées à Montréal-Nord, Hoodstock veut faire plus qu’intervenir en situation de crise. L’organisme cofondé par Will Prosper misera sur des ateliers en milieu scolaire avec une approche «antiraciste et décoloniale».

L’organisme a embauché récemment deux personnes – un homme et une femme – qui iront à la rencontre des jeunes dans les écoles et les organismes.

Au départ, l’intervention se fera surtout sous la forme d’ateliers, dans le but de créer des espaces de médiation et de dialogue. Les intervenants adopteront une approche personnalisée une fois les liens établis.

«On va vraiment aborder les enjeux systémiques. Hoodstock, c’est né de ça, du combat contre le racisme et les inégalités sociales […] On parle de fusillades, on parle de violence, mais derrière ça, il y a une éducation qui n’est pas faite, il y a un filet social qui n’est pas là», explique Xanya Boncy, conseillère en intervention à Hoodstock.

Agir tôt

Le projet cible les jeunes de 12 à 25 ans, mais Hoodstock veut agir encore plus tôt, dès la transition de l’école primaire à l’école secondaire, de manière à sensibiliser les jeunes aux gangs de rue et à la délinquance.

Nouvellement embauchée en tant que travailleuse de milieu, Shadlay Jean-Blémur est déterminée à créer des liens avec les jeunes. «On va aller là où ils sont. À l’école, mais aussi dans les organismes communautaires. En intervenant à un jeune âge, on croit pouvoir avoir un impact direct sur la violence à Montréal-Nord», dit-elle.

Pour l’instant, seulement l’école secondaire Calixa-Lavallée a été approchée, mais les deux intervenantes ont d’autres écoles et milieux en tête. Elles veulent surtout assurer une présence dans l’ouest de Montréal-Nord, secteur où il y a moins de services, selon elles.

La violence et les fusillades, c’est le résultat de frustrations, des injustices que les jeunes ont vécu.

Shadlay Jean-Blémur, travailleuse de milieu à Hoodstock

Un tournant

En juin, Hoodstock s’est vu attribuer 150 000 $ sur deux ans pour mener à bien son projet. 

Cela marque un tournant dans la prévention de la violence dans le quartier. Pendant quinze ans, l’arrondissement de Montréal-Nord attribuait le financement de la Ville de Montréal aux travailleurs de rue du Café-Jeunesse Multiculturel, désormais financé par des fondations privées.

Xanya Boncy explique que le travail de milieu effectué à Hoodstock diffère du travail de rue tel qu’il est pratiqué par le Café-Jeunesse Multiculturel.

 «On est beaucoup plus dans la prévention, alors que les travailleurs de rue sont dans l’intervention, lorsqu’il y a des situations de crise.»

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