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Omar Gammaoui: quand récupérer devient un moteur de création

Omar Gammaoui
Avec ses oeuvres, Omar Gammaoui veut sensibiliser le public à la protection de l’environnement. Photo: Anouk Lebel/Métro

Un vieil appareil photo, un masque de théâtre inutilisé ou un cadre de métal… Ces objets qui auraient pu prendre le chemin des ordures servent de matière première à l’artiste Omar Gammaoui, qui présente l’exposition Évolution à Montréal-Nord.

Le peintre et sculpteur d’origine marocaine a été formé de la manière la plus académique qui soit, à l’École supérieure des Beaux-Arts de Casablanca.

De famille modeste, il n’avait pas toujours les moyens d’acheter la matière première de ses tableaux. Il a appris très tôt à voir le potentiel d’objets inutilisés ou trouvés au bord du chemin.

Aujourd’hui, il vit de son art, mais les matières récupérées restent au cœur de ses œuvres.

«Souvent, ce sont les choses que j’ai récupérées qui vont m’inspirer: l’objet et la matière me parlent», explique l’artiste établi à Montréal depuis une quinzaine d’années.

Je suis un artiste récupérateur. Mon cheval de bataille, c’est l’environnement. Je me fais un devoir de redonner vie à des matériaux qui, autrement, iraient aux poubelles.

Omar Gammaoui

Des œuvres en évolution

Omar Gammaoui ne manque jamais d’inspiration. Quand il entre dans son petit atelier, il lui suffit de jeter un œil à quelque chose qu’il a récupéré pour que s’enclenche le processus de création.

Un vieil appareil photo est au centre d’une de ses œuvres, en hommage à la photographe franco-marocaine Leila Alaoui, morte en 2016 dans la foulée de l’attentat terroriste de Ouagadougou, au Burkina Faso.

L’artiste vient de retoucher à ce bas-relief réalisé il y a quelques années. «Mon œuvre, tant qu’elle n’est pas sortie de mon atelier, je considère qu’elle n’est pas finie», dit-il.

L’installation Quand l’invisible prend forme en est un bon exemple. Présentée cet été dans le cadre de La Valse des valises, elle a depuis changé de forme. Les mallettes récupérées sont maintenant disposées dans un cadre. À l’intérieur se trouvent des sculptures inspirées du bagage matériel et immatériel que les nouveaux arrivants amènent avec eux à leur arrivée au Québec.

«J’ai pris ces valises et je les ai ouvertes pour illustrer ce bagage invisible, les rêves qu’on apporte avec nous quand on arrive dans un nouveau pays», souligne Omar Gammaoui.

En interaction avec le public

Si les œuvres se transforment au fil de l’évolution de l’artiste, elles changent aussi au fur et à mesure de ses interactions avec le public.

Certaines installations sont interactives. Il est possible de déplacer ou de tourner certains éléments de façon à créer une vidéo en Stop Motion.

L’exposition Évolution est présentée à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord et au pavillon Henri-Bourassa jusqu’au 20 mars.

Omar Gammaoui expliquera sa démarche artistique dans le cadre d’une rencontre par visioconférence le 22 janvier.

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