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Propos racistes: des cols bleus de Montréal-Nord se «sentent enfoncer»

Des cols bleus victimes de discrimination à Montréal-Nord. Photo: Ph: Jean Numa Goudou\ Métro

Hakim Tali, un col bleu d’origine musulmane, qui avait dénoncé en compagnie de collègues racisés la discrimination à Montréal-Nord, est abasourdi par les propos passés du nouveau vice-président du Syndicat des cols bleus de la Ville de Montréal, Gaétan Archambault.

«On se sent enfoncer», lâche-t-il, en entrevue avec Métro. M. Tali n’en revient pas qu’il y ait des personnes au sein du syndicat qui aient voté pour lui et croit que toute la tête de l’organisation est de mèche.

Quelqu’un qui a tenu des propos racistes et qui est élu, je me dis qu’il n’est pas seul. Il a proposé ses idées pendant la campagne aussi là.

Hakim Tali, cols bleus d’origine musulmane à Montréal-Nord

La démission réclamée

Dans un communiqué et des messages internes adressés aux membres, le nouveau président Jean-Pierre-Lauzon appelle son vice-président à s’excuser publiquement, ce qu’il n’a toujours pas fait. «Je condamne les propos tenus. La personne impliquée s’excusera et va suivre une formation afin de se renseigner sur les enjeux liés au racisme et aux obstacles systémiques qui existent pour les groupes marginalisés et jugés selon leur origine ou leur religion. C’est une promesse», a-t-il dit.

Les cols bleus de Montréal-Nord ont déjà eu maille à partir avec leur syndicat. Ils avaient même déposé une plainte en 47-2, autrement dit, pour défaut de représentation. Les révélations de cette semaine viennent miner encore plus les relations avec l’organisation censée les défendre.

«Ça fait longtemps, qu’on dénonce la discrimination et le syndicat ne nous écoute pas. Ceux qui sont là aujourd’hui ne viennent pas nous aider à avoir confiance au syndicat», déplore les syndicalistes.

Gino Lubérice, un autre col bleu qui travaille à Montréal-Nord depuis 20 ans, dit n’avoir «aucun espoir» dans cette structure de défense. «Moi je ris parce qu’on nous prend pour des idiots, on banalise, mais les faits sont là», s’exclame-t-il. M. Lubérice considère aberrant le fait que «des gens comme ça, racistes» doivent le défendre.

«Imaginez-vous, quand je vais être racisé là c’est eux-autres que je vais appeler pour dire Hey! J’ai été victime de racisme. Wow!», s’indigne l’homme d’origine haïtienne qui affirme que «l’idéologie dominante à la Ville et au syndicat, c’est kraze zo (traduction libre: oppressif)».

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