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Montréal-Nord un ghetto?

Dans une lettre ouverte intitulée « Cesson le profilage social svp! » et écrite à l’intention du quotidien La Presse, la députée de Bourrassa-Sauvé, Rita de Santis, dénonce certains amalgames faits dans une série d’articles publiés récemment dans ce journal au sujet des « médiateurs urbains », qu’ils soient à l’emploi du SPVM et actifs dans les manifestations ou encore travailleurs de rue rattachés à des maisons de jeunes ou des organismes communautaires.

La députée reconnait avoir lu avec intérêt cette série d’articles, car « ils font ressortir l’importance de bâtir des ponts entre les diverses communautés culturelles et des diverses mesures qui ont été instaurées en consultation avec les gens du milieu ».

Le problème, selon Mme de Santis, c’est que ces articles portent ombrage à Montréal-Nord dont on se sert pour illustrer tout ce qui va mal. « Dans la manchette de première page et en trois articles qui, au total font tout juste une page, le nom de Montréal-Nord est cité à cinq reprises, et à chaque fois, avec une connotation des plus péjoratives », se désole-t-elle. Dénonçant l’amalgame qui est fait entre Montréal-Nord et gangs de rue dans ces reportages, elle souligne aussi qu’on y présente le quartier comme un ghetto.

« Certes, il existe d’importantes disparités à Montréal-Nord : trop de familles vivent dans la précarité et leurs conditions socio-économiques doivent être sensiblement améliorées. Ces défis sont de taille et il faut travailler sans relâche à leur trouver une solution. Ces problèmes ne se sont pas manifestés en un jour et les solutions ne viendront pas en un jour non plus, il faut bien le comprendre» , dit aussi celle qui fut élue sous la bannière libérale lors des dernières élections.

« Cela dit, décrire Montréal-Nord avec des amalgames de gangs de rue et de ghetto ne reflète pas la réalité de l’ensemble de l’arrondissement, et nuit à la communauté, poursuit-elle. De telles affirmations ne servent qu’à perpétuer des préjugés et ne constituent rien de moins que du  profilage social sournois et oh combien malsain. Par exemple, des jeunes de mon comté m’ont raconté que lorsqu’ils postulent pour un emploi, ils évitent de dire qu’ils sont de Montréal-Nord ! »  

Mme de Santis rappelle qu’on trouve à Montréal-Nord « une pépinière de talents et un réservoir d’énergie extraordinaire, mais (que) malheureusement ce n’est pas toujours le message que les médias véhiculent lorsqu’il est question de Montréal-Nord. »

Elle termine sa lettre ouverte en invitant La Presse à venir à Montréal-Nord « voir ce qui se fait de bon » et en demandant à tous les médias et leaders d’opinion à ne pas donner dans le profilage racial.

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