Soutenez

Montréal-Nord: 50% moins salé

Le système Bosch Compu-Spread installé dans les véhicules de l'arrondissement permet de maximiser l'épandage d'abrasif. Photo: Simon Bousquet/TC Média

Pour réduire les effets néfastes des sels de voirie sur l’environnement et éviter la corrosion rapide des voitures et du mobilier urbain, Montréal-Nord a équipé ses camions de la dernière technologie en matière d’épandage: un ordinateur capable de calculer la quantité d’abrasif optimal en fonction du produit utilisé, de la vitesse du camion et de la température de la chaussée.

«Le but est d’éviter le surépandage. Avec ces systèmes complètement automatisés, nous sommes passés de 250 kilos de sel/km à environ 125 kilos/km pour le même résultat. Nous subissons donc beaucoup moins les effets secondaires du sel», affirme Richard Caza, qui est à l’origine de l’acquisition du système Bosch Compu-Spread par l’arrondissement.

Salière automatique
L’amélioration de l’épandage a permis à la Ville de faire des économies considérables.

«Le système se rentabilise au cours d’une seule tempête», précise M. Caza, chef de l’entretien mécanique pour la voirie de Montréal-Nord.

«Anciennement, la mentalité était qu’il fallait que les rues soient en eau. Cela avait pour conséquence que le sel en surplus tombait dans les égouts ou se collait sous les autos et ne servait plus à rien», se souvient M. Caza.

Le chef de l’entretien mécanique se souvient avoir vu des bases de lampadaire si rongées par la rouille qu’ils tombaient à la première rafale.

«On se fait parfois dire qu’on ne met pas suffisamment de sel, mais les gens ne pensent pas à l’environnement et à la corrosion. Il faut se rappeler que nous sommes au Québec et pas en Floride», souligne-t-il.

L’automatisation a également eu un effet positif sur la conduite des véhicules.

«Le système est conçu afin que les opérateurs puissent rouler avec les deux mains sur le volant, sans avoir à être déconcentrés par le système d’épandage.»

Le système s’arrête donc automatiquement lorsque le camion s’immobilise, évitant le déversement de tas de sel au coin des rues.

Grâce à des capteurs de température, l’ordinateur est même capable de repérer la glace noire que les opérateurs ne peuvent pas voir. Lorsqu’un camion passe au-dessus d’une zone gelée, l’épandage se fait donc par lui-même.

Betteraves, mélasse, maïs ou sel?
Alors que plusieurs municipalités testent de nouvelles substances abrasives moins polluantes et moins corrosives, comme du jus de betteraves et de l’amidon de maïs, l’administration nord-montréalaise les estime peu performantes.

«Si on achète des produits plus chers et moins performants, il faut en mettre plus. Ça fait de la cochonnerie dans les rues, comme les enrobés de mélasse. Au printemps, il faut tout nettoyer et cela a un coût», constate Michel Dumont, chef de la voirie.

«Nous avons travaillé avec du chlorure de calcium. Cela a de bons effets, mais c’est un produit hautement corrosif alors un camion va durer quatre ans au lieu de dix. C’est peu pour un véhicule à 300 000$. Sans compter les effets sur l’environnement», expose M. Caza.

Les gestionnaires de la voirie envisagent toutefois d’utiliser un mélange composé de chlorure de magnésium. Ce produit, qui coûte 40% plus cher, augmente la durée d’efficacité de l’abrasif.

Considérant que les épandeuses sont actives durant environ 25 jours par hiver, la différence de coût est importante.

«Je suis allé voir l’arrondissement de Villeray-Saint-Michel qui l’utilise et c’est vrai que ça donne un meilleur résultat, admet M. Dumont. Ça ne fait pas de miracle alors il faut sérieusement évaluer si ça vaut la peine.»

Diesel
À l’exception de deux voitures électriques, la machinerie de la voirie de Montréal-Nord fonctionne au diesel.

«Nous avons fait un virage écologique en achetant des véhicules munis de systèmes de régénération qui ont peu ou pas d’émissions polluantes. On peut mettre notre nez dans le tuyau d’échappement et ça ne sent rien.»

La dernière tempête en chiffre
(du 2 janvier au 8 janvier)






Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.