Drouin saura être à la hauteur
Le Canadien de Montréal a causé tout un émoi en faisant l’acquisition, la semaine dernière, de l’attaquant québécois Jonathan Drouin. Si beaucoup d’observateurs s’inquiètent de l’énorme pression que le jeune homme de 22 ans aura désormais sur les épaules, plusieurs autres, dont son ancien entraîneur midget AAA Jon Goyens, croient qu’il saura relever le défi.
Entraîneur-chef des Lions du Lac Saint-Louis depuis 2009, Goyens ne tarit pas d’éloges pour son ancien protégé et souligne à quel point ce dernier a gagné en maturité depuis la fin de son séjour au Lac Saint-Louis, en automne 2011.
«Les meilleurs réalisent que les jeux qu’ils font dans le Bantam ou le Midget ne fonctionneront pas toujours dans les niveaux supérieurs. Il a aussi compris qu’il devait compétitionner à chaque présence et qu’il n’était pas nécessairement le plus fort sur la glace. Chaque année, un aspect de son jeu s’améliore», indique-t-il.
M. Goyens mentionne que ce ne sera pas la première fois que Drouin subira de la pression comme celle d’être un joueur francophone à Montréal.
«Il est venu jouer pour le Lac Saint-Louis, qui représente, si on veut, un gros marché. Halifax, lorsqu’il était dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, l’est aussi, explique-t-il. Il aime ça et va tout faire pour gagner parce qu’il déteste perdre. Si on lui demande s’il préfère compter 80 points en une saison ou seulement 50 et gagner une Coupe Stanley, il va répondre qu’il veut les deux».
Du côté de l’entraîneur-chef des Mooseheads lors du séjour de Drouin à Halifax de 2011 à 2014, Dominique Ducharme est d’avis que les Canadiens viennent de se doter d’un joueur créatif notamment en avantage numérique et qui rendra les joueurs autour de lui meilleurs. Il vante également son éthique de travail.
«C’est un gars passionné. Continuellement, il travaille sur les détails dans son jeu. Même s’il a des bonnes mains, il continue de les travailler et son lancer également. Il prend de la maturité et de plus en plus de vitesse. Il a toujours voulu faire la différence et le meilleur est devant lui», fait valoir Ducharme.
La pépinière des Lions
La liste des anciens Lions ayant atteint la Ligue nationale de hockey (LNH) est longue et au cours des dix dernières années, l’organisation a, en plus de Drouin, produit de nombreux jeunes espoirs tels Louis Leblanc, Alex Killorn, Michael Matheson et Anthony Duclair.
Une des forces du Lac Saint-Louis pour ce qui est du développement selon Goyens repose dans la philosophie de l’équipe. Elle priorise d’abord les habiletés individuelles avant l’enseignement des systèmes de jeux collectifs.
«Ça donne confiance aux joueurs qu’on a leur bien-être à cœur. Ils sont même capables d’appliquer des systèmes plus compliqués lorsqu’ils ont une meilleure base d’habiletés. En faisant ça, on a eu beaucoup de succès en équipe. Souvent, on met l’emphase sur la fiabilité défensive, mais en séries de la LNH cette année, on a vu des équipes perdre parce qu’elles n’étaient pas capables de marquer».
Par ailleurs, le lien fort qui unit les anciens joueurs à l’organisation des Lions fait en sorte que depuis plusieurs années, plusieurs passés chez les professionnels ont pris l’habitude de revenir s’entraîner sur la glace avec l’organisation. À quelques reprises, ils offrent même des cliniques pour les plus jeunes du programme des Lions.
«C’est bien le fun pour les jeunes lorsqu’on fait une clinique avec nos professionnels. Les jeunes vont regarder et juste après vont faire des exercices assez semblables. Ils voient ainsi le lien et le «pourquoi» de l’exercice. Ça nous donne un peu plus de crédibilité».
111
Jonathan Drouin a amassé 111 pointes en 60 matchs de saison régulière avec les Lions du Lac Saint-Louis.