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Pointe-aux-Prairies: Montréal écarte l’abattage de cerfs

Des cerfs de Virginie sont en surnombre dans le parc de Pointe-aux-Prairies. Photo: Archives/Métro Média

Malgré des recommandations d’experts en faveur de l’abattage d’une quarantaine de cerfs dans le Parc-nature de la Pointe-aux-Prairies, la ville de Montréal ne compte pas aller de l’avant avec cette option, a annoncé la mairesse Valérie Plante.

«Il y a des pour et des contres. Mais définitivement, on va apprendre de ce qui s’est passé à Longueuil, et notre direction n’est pas de les abattre», a déclaré Mme Plante en marge d’une conférence de presse sur le site de la Place des Festivals.

La mairesse Plante réagissait à la publication d’un article de Radio-Canada faisant état des conclusions issues d’un rapport du Centre d’étude de la forêt, qui devrait être remis à la Ville de Montréal d’ici la semaine prochaine.

Des experts mandatés par la Ville recommandent d’abattre 40 des 55 cerfs de Virginies recensés récemment par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) dans le Parc-nature de la Pointe-aux-Prairies.

La recommandation s’explique en partie par l’augmentation importante de la population de cerfs. Lors du dernier recensement aérien de 2017, le MFFP en recensait 32.

La surpopulation aurait d’ailleurs causé une dégradation importante de l’intégrité des écosystèmes dans le parc-nature de Pointe-aux-Prairies depuis 2005. En novembre, la Ville de Montréal avait indiqué travailler à élaborer «des modes de gestion les plus appropriés» en collaboration avec le MFFP.

Cette situation n’est pas sans rappeler celle du parc Michel-Chartrand à Longueuil. Après avoir considéré l’abattage en novembre 2020, la Ville de la Rive-Sud de Montréal a changé d’idée devant l’indignation populaire. Elle a retenu l’option du déplacement, mais la compagnie responsable de l’opération, Sauvetage animal rescue, n’a toujours pu procéder, faute du certificat nécessaire à la relocalisation des cerfs.

Quelle solution adoptera la ville?

Selon le biologiste Richard Beauchemin, le problème de surpopulation ne serait pas résolu par la stérilisation ou le déplacement, des solutions qu’il juge temporaires et coûteuses. «Même s’ils quittent le parc, des chevreuils risquent de revenir», dit-il, expliquant que les animaux se déplacent fréquemment d’un site à l’autre.

Pour lui, la solution à prioriser serait plutôt la chasse contrôlée. En maintenant l’activité annuellement, les contrôles de population ne seraient pas à « reprendre à zéro » continuellement.

Contrairement à la stérilisation, le déplacement ou l’abattage, la chasse «génère des revenus, plutôt que des dépenses», ajoute-t-il.

En Amérique du Nord, la chasse sportive représente d’ailleurs l’un des principaux moyens de s’attaquer à la surpopulation de cerfs de Virginie dans différents endroits.

Un phénomène en expansion

M. Beauchemin ajoute que le phénomène de surpopulation de cerfs est répandu dans le sud du Québec.

Les changements climatiques, qui rendent les hivers plus cléments, permettraient à un plus grand nombre de cerfs de survivre. Normalement affaiblis à la fin de l’hiver, ceux-ci profitent maintenant d’un climat plus doux et d’une quantité de neige moins importante pour prospérer.

Un phénomène amplifié dans des parcs-nature, où il y a une «faible prédation naturelle, aucune activité de chasse et une abondance de nourriture», résume M. Beauchemin.

-Avec des informations de Zacharie Goudreault

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