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Sanimax à nouveau accusé de manquer de transparence

Usine Sanimax
Usine Sanimax. Photo: Clara Loiseau

Craignant d’envenimer une situation déjà tendue, la direction de Sanimax a décidé de ne plus identifier ses véhicules et employés envoyés sur le terrain pour documenter les plaintes formulées au sujet des émanations d’odeurs nauséabondes. Cette décision a provoqué un quiproquo qui a mené à une enquête du Service de police de la Ville de Montréal.

Une plainte formulée par des citoyens riverains de l’usine Sanimax à Rivière-des-Prairies a été déposée au SPVM, alertant les policiers de la présence d’un rôdeur. Fin août, l’homme en question avait été surpris en train de prendre en photo Robert Molinaro, sa femme, ainsi que plusieurs familles avec enfants, qui prenaient part à un barbecue entre voisins. Lorsque M. Molinaro lui a demandé de s’identifier, l’homme « est rapidement monté dans sa voiture » et a quitté les lieux. L’individu est finalement revenu quelques heures plus tard, puis une semaine après. Estimant que les craintes étaient justifiées, le SPVM a ouvert une enquête.

« Une source d’irritation »

« Craignant une confrontation », l’inconnu avait en fait « pris la décision de ne pas révéler le but de sa présence, de ne pas s’identifier comme employé de Sanimax et de quitter », explique l’avocat de l’entreprise dans une lettre envoyée à la sergent-détective responsable du dossier, dont l’Informateur a obtenu copie. L’employé circulait également avec son véhicule personnel, car l’utilisation d’une voiture aux couleurs de Sanimax est « devenue une source d’irritation et de mécontentement » pour certains citoyens, ajoute-il.

Dans cette lettre, l’avocat explique qu’une équipe de vigie a été formée afin « d’évaluer la justesse des plaintes » qui avaient été déposées en nombre croissant cet été. Ce groupe était notamment en charge de les « documenter » en photographiant divers lieux.

Justifié, mais inapproprié

Dans un courriel envoyé au plaignant, le 5 novembre, la sergent-détective responsable de l’enquête a expliqué ne plus avoir « aucune crainte vis-à-vis le comportement de la personne qui prenait des photos dans [le] quartier ». Elle affirme également que la conduite était « justifiée, mais certes inappropriée ». Le dossier a donc été fermé par le service de police.

Éric Caputo, directeur général de l’entreprise, soutient que « si les bonnes intentions de Sanimax ont été mal interprétées, nous en sommes sincèrement désolés ». Il assure toutefois que « le processus de vigie pour la prochaine période estivale » sera revu.

Les résidents voisins de l’entreprise voient cette relation se dégrader considérablement depuis cinq ans, explique Theo Vecera, résident du quartier. Cet été, particulièrement à cause de l’odeur putride qui se dégage, mais aussi d’un manque de « transparence et de communication » qui est largement dénoncé par les citoyens.

Sanimax avait décidé de former un « comité interne » pour « informer et échanger avec les citoyens sur les moyens mis en place » pour régler le problème d’odeurs. Cependant, les résidents ont l’impression que la direction est « proactive seulement quand elle n’a pas le choix ».

L’arrondissement avait créé un protocole au mois de juillet permettant aux citoyens de déposer plainte pour les problèmes des odeurs. En 2018, plus de 200 plaintes en raison des odeurs avaient été déposées et plus de 150 en 2017. En date du 26 juillet 2019, l’arrondissement de Rivière-des-Prairies a reçu plus de 102 plaintes citoyennes concernant les odeurs nauséabondes que dégage l’usine.

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