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Santé mentale: quand le hip-hop fait du bien

Antonio Sgro souffre de maladie mentale depuis son plus jeune âge
La musique et le cinéma lui permettent de s'évader. Ses douleurs et ses problèmes, il en parle dans ses textes de rap Photo: Gracieuseté/Antonio Sgro

Antonio Sgro souffre de maladies mentales au quotidien depuis son plus jeune âge. Il puise désormais ses forces dans la musique et le cinéma, devenues avec le temps une forme de thérapie personnelle. Il partage au travers de ses textes de rap ses émotions et ses histoires très intimes.

Ce jeune résident de Rivière-des-Prairies a vécu la pandémie comme un énième coup de massue. «Ça n’a fait qu’augmenter mes symptômes. L’isolement et le manque de socialisation sont très difficiles à vivre. J’habite chez ma grand-mère, alors le poids des responsabilités est énorme», explique Antonio.

Âgé à peine de 18 ans, Antonio souffre au quotidien d’anxiété et de troubles obsessionnels compulsifs. Si pendant longtemps il s’est beaucoup médicamenté et suivi les conseils des médecins, aujourd’hui les arts lui permettent en plus d’échapper à ses problèmes de santé.

Le hip-hop

La poésie et l’écriture sont depuis deux ans son refuge. Le jeune artiste explique avoir trouvé une nouvelle passion qui lui permet de penser à autre chose et d’occuper son esprit. «Il faut avoir et pratiquer une passion afin d’échapper aux problèmes», ajoute-t-il.

Antonio dit «écrire pour s’occuper». Parfois les insomnies le frappent et plutôt que de ne rien faire, le jeune artiste préfère poser sur papier ses maux. «J’écris, car ça me fait du bien. J’écris souvent des histoires vraies me concernant. C’est thérapeutique et quasiment un besoin vital de partager ces souffrances», dit-il.

«J’écris, car ça me fait du bien. C’est thérapeutique et quasiment un besoin vital de partager ces souffrances.» – Antonio Sgro, étudiant au collège Dawson

La majeure partie de son temps se passe dans sa chambre. Les études, l’écriture et même la composition de ses chansons. Antonio s’est récemment confectionné un studio d’enregistrement lui permettant de produire plus facilement et rapidement dit-il.

«La pandémie a tout changé, j’ai dû m’adapter pour ne pas laisser mes troubles prendre le dessus», confie-t-il.

Savoir en parler

Antonio est déterminé à faire entendre sa voix et pas uniquement au travers de ses textes de rap. Dernièrement, il est à l’initiative du dernier balado de Hotspot MTL dans lequel il s’est livré sur le thème de la santé mentale.

«En parler en public n’est pas chose facile, cependant, si je peux encourager les jeunes de mon âge souffrant des mêmes pathologies à en parler, j’en serais fier», dit-il au sujet de ce balado qu’il a animé et dont il a composé la bande sonore sous son nom d’artiste M!Ni.

«J’essaye de dire des choses qui ont du sens. Il ne faut plus avoir peur d’en parler», ajoute-t-il.

Selon lui, les arts sont une manière de transmettre des messages et de parler à voix haute de ce qui le ronge. «Ce sont des médiums extraordinaires qu’il faut exploiter à leur juste valeur.»

En octobre prochain, Antonio entamera des études de cinéma à l’Université de Concordia. «C’est une fierté pour moi d’y avoir été accepté. Je vais pouvoir m’adonner à une nouvelle forme d’expression artistique», dit-il avec un grand sourire.

En attendant, ses journées sont rythmées entre cours en ligne et production de son premier album qui verra le jour au mois de juin. «J’ai aussi hâte de me produire sur scène. Encore une autre forme d’anxiété, mais positive celle-là!»


Pour l’écouter rendez-vous sur sa chaîne Youtube

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