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Les jeux libres dans les rues pourraient être autorisés à Rosemont

Photo: Archives / TC Media

Depuis l’adoption de la loi 122, les municipalités peuvent se soustraire à des articles de la sécurité routière qui interdisent l’entrave à la circulation. L’arrondissement souhaite en profiter pour autoriser les jeux libres sous certaines conditions.

Des études sur la circulation, les mesures de sécurité ou encore les risques de nuisance seront menées dans les prochains mois afin d’arriver à une proposition au début de l’année 2018.

Dès que ce programme sera sur pied, les citoyens de l’arrondissement pourront déposer une demande pour que leur rue soit autorisée à accueillir les jeux libres.

La mairie de Rosemont – La Petite-Patrie assure qu’elle souhaitait mettre en place un programme de ce type depuis longtemps et a profité de l’adoption de la loi 122 qui donne plus de pouvoir aux municipalités pour lancer le processus.

Cela permettra notamment de se soustraire à l’article 500 du Code de la sécurité routière qui interdit d’ « occuper la chaussée, l’accotement, une autre partie de l’emprise ou les abords d’un chemin public » au risque d’ entraver la circulation.

« On a saisi la balle au bond, car c’est une excellente idée. Comme le modèle des ruelles vertes, cela doit émaner des citoyens et cela ne pourra pas se faire dans toutes les rues. Il faudra prendre en compte la circulation et la largeur », précise François W. Croteau, le maire de l’arrondissement de Rosemont – La Petite-Patrie.

Les jeux libres ne se feront que dans des rues peu fréquentées et la circulation des véhicules ne sera pas interdite.

Des critères sur la sécurité, sur l’espace accordé pour les jeux et sur les heures autorisées seront donc adoptés afin d’encadrer la pratique et d’éviter les nuisances. Le hockey ne pourra par exemple pas être pratiqué dans des voies où de nombreux véhicules sont stationnés.

Les citoyens des rues concernées seront également consultés et l’autorisation ne sera donnée que si la proposition recueille un certain pourcentage de voix favorables. Ce pourcentage n’a toutefois pas encore été défini.

L’exemple de Beloeil
L’arrondissement de Rosemont – La Petite-Patrie s’inspire du programme « Dans ma rue, on joue! » adopté au printemps 2016 par la ville de Beloeil. Une étude universitaire est d’ailleurs en cours afin d’analyser l’impact de ce projet pilote qui ambitionnait de stimuler l’activité physique chez les jeunes.

À Beloeil, le programme ne s’applique que dans les rues locales, éclairées, à faible densité de circulation et qui bénéficient d’un bon dégagement visuel. Les demandes doivent recueillir l’accord des 2/3 des riverains et passer une inspection de la ville. Une signalétique a aussi été créée pour informer les automobilistes.

« Il n’y a eu aucun incident et aucune plainte. On a déjà 29 rues concernées et il y a encore des demandes qui rentrent », se réjouit Diane Lavoie, la mairesse de Beloeil, qui souligne également les effets sociaux positifs de ce programme qui a renforcé les échanges entre voisins.

Beloeil a fait face à des complexités légales qui n’existent plus depuis l’adoption de la loi 122 et la ville tente d’exporter son modèle ailleurs. La mairesse Diane Lavoie propose sa « boîte à outils » à toutes les municipalités intéressées.

Rosemont – La Petite-Patrie souhaite s’appuyer sur ce projet pilote et travailler sur une signalétique similaire tout en prenant en compte les réalités de Montréal pour avoir un dispositif adapté aux besoins de l’arrondissement.

« Une promesse électorale »
Interrogé sur cette idée d’autoriser les jeux libres dans les rues, le candidat à la mairie de Rosemont – La Petite-Patrie pour Équipe Denis Coderre, Marc-André Gadoury, dénonce « une promesse électorale » de François W. Croteau.

« C’est une annonce comme il en fait beaucoup, mais je ne pense pas que cela va se réaliser. J’attends de voir des études sur les zones concernées », estime M. Gadoury qui ne s’oppose toutefois pas à un projet de jeux libres.

M. Croteau assure que cela s’inscrit dans la démarche globale engagée par l’arrondissement et se dit déterminé à faire aboutir ce programme début 2018.

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