Jardin de Chine: mission accomplie
Après trois ans de travaux acharnés, le Jardin de Chine rouvre officiellement ses portes, juste à temps pour l’illumination annuelle des lanternes. Le chantier fut un défi autant du point de vue technique qu’administratif.
Émilie Cadieux est agente culturelle dédiée à cet espace féérique. Passionnée par le sujet, elle parle couramment mandarin et fait preuve d’une expertise encyclopédique concernant ce pays asiatique.
«Au-delà de mon rôle de superviseure pour les lanternes et de coordinatrice durant les travaux, je suis un peu la gardienne des lieux», explique-t-elle.
Il ne s’agit pas d’une mince affaire. Si les connaissances de Mme Cadieux sont impressionnantes, elles furent aussi nécessaires depuis la conceptualisation du projet en 2012. En effet, le Jardin botanique a pris la décision de faire venir de Chine des artisans, dont trois étaient présents en 1990 lors de la construction du jardin.
Le métier de tuilier étant un art qui se perd, même dans le pays asiatique, leur maîtrise de la technique était primordiale. «Ce fut un défi administratif que de les faire émigrer pendant trois ans au Canada, souligne Mme Cadieux. J’ai eu l’occasion d’en parler avec l’ancien maire de Montréal, Pierre Bourque, qui m’a confirmé que ça avait été beaucoup plus simple en 1990!»
Toute la conception artistique des murets, tuiles, portes, poutres et boiseries pour ne mentionner que ceux-ci a été passée au peigne fin par l’agente culturelle, afin qu’elle soit fidèle au style traditionnel chinois du Sud du Fleuve Bleu de la dynastie Ming.
Au final, le chantier qui a coûté 8 M$ a permis de remettre à neuf les sept pavillons et les deux cours qui parsèment le parcours du plus grand jardin chinois des Amériques. Effectivement, l’espace s’étend sur une superficie de 25 000 mètres carrés et contient quelque 75 000 spécimens végétaux.
Leg pour le 375e anniversaire de Montréal, un paysage miniature traditionnel « Ling Bi », offert par la Ville de Shanghai, vient souligner l’amitié entre les deux municipalités scellée en 1985 lors d’un protocole de jumelage. En arrière-plan se trouve une murale, restaurée intitulée <@Ri>Les Grues dansent à l’ombre des érables<@$p>. «La grue au sommet vermillon est un symbole de longévité en Chine et elles signifient ici le souhait de préserver cette amitié entre Montréal et Shanghai», affirme Mme Cadieux.
Jardins de lumière
Dans le cadre de l’événement automnal Jardins de lumière, les lanternes qui décorent le parc chinois souligneront le 25e anniversaire de cette célébration de la culture asiatique en utilisant un thème important de sa mythologie, le dragon.
Ces créatures imaginaires, qui sont liées à l’eau dans l’univers traditionnel chinois, occupent majestueusement les étangs du jardin.
La conception des lanternes est entre les mains de My Quynh Duong qui depuis 16 ans travaille à les dessiner et à les agencer en collaboration avec Mme Cadieux. Les plans qui prennent en moyenne deux mois à créer sont ensuite envoyés à une compagnie en Chine qui les fabrique. Le tout doit être terminé avant le Nouvel An chinois, puisque les entreprises prennent par la suite congé, indique Mme Duong.
Du 8 septembre au 31 octobre, les visiteurs pourront admirer les imposantes sculptures de lumière au Jardin de Chine, au Jardin japonais et pour la toute première fois, au Jardin des Premières Nations.