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Des citoyens furieux devant les retards de permis

Photo: Stéphanie Maunay/TC Media

Aucune baguette magique n’a fait son apparition dans Rosemont–La Petite-Patrie ces dernières semaines pour régler le problème des retards dans l’émission de permis. Les dossiers s’accumulent et la grogne enfle chez les citoyens. Certains pensent à se regrouper en collectif et intenter des poursuites contre l’arrondissement. D’autres ont choisi d’entamer leurs travaux illégalement.

Caroline Nadeau et Gérald Gareau, des Habitations G.N, ne savent plus à quel saint se vouer.

Ce couple, qui réalise de petits projets de condos depuis quelques années, a déposé une demande de permis de démolition en décembre dernier, après l’achat d’une résidence de la rue Marquette.

Ils veulent y construire un bâtiment de quatre logements familiaux en lieu et place d’une «shoebox», qu’ils jugent en piteux état et non conforme aux normes de sécurité actuelle.

«Si on pouvait garder la bâtisse en l’état, cela serait beaucoup plus facile pour nous, lance M. Gareau. Mais, on a une conscience. On ne va pas construire des logements avec des vice-cachés partout.»

Le couple espérait pouvoir livrer le projet en décembre, mais craint désormais de ne pas respecter l’échéance.

Le couple dénonce une mauvaise gestion et un manque de ressources dans le service et a décidé de déposer une plainte auprès de l’Ombudsman de Montréal.

«Je me demande si on ne peut pas se regrouper avec d’autres citoyens pour agir», estime Mme Nadeau.

Un mécontentement exponentiel
Daniel Bailly attend depuis moins longtemps, mais s’impatiente tout autant. Il a déposé une demande de permis, début mai, pour réaliser des travaux de structure dans un duplex.

«J’ai payé mon permis, mais je l’attends toujours. Les travaux sont planifiés depuis mars. Mon dossier est complet et clair et devrait être accepté rapidement normalement. On m’a dit qu’il y avait quatre à six mois d’attente», lâche-t-il, amer.

Face à cette situation, certains citoyens ont décidé de braver l’interdit. «Il était beaucoup plus simple de réaliser mes travaux dans l’illégalité que d’attendre un permis», confie Benjamin Richard [le nom a été changé pour préserver l’anonymat du citoyen], un résident de La Petite-Patrie, qui réalise des travaux dans un bâtiment à logements dont il a fait l’acquisition en février dernier.

M. Richard explique avoir pourtant suivi «le processus exact pour des rénovations», dès le départ.

«Je me suis rendu au bureau des permis. Mais, il fallait apporter des changements dans le projet. Ça m’a pris deux mois avant de pouvoir rencontrer le conseiller de mon district pour qu’il me l’explique. Il aurait fallu que j’attende au moins cinq mois pour avoir le permis. Je ne pouvais pas me le permettre», dit-il, regrettant d’avoir dû passer au-dessus des règlements.

Le maire promet un bilan hebdomadaire
François Croteau, le maire de l’arrondissement, ne peut que se dire conscient de l’étendue du problème.

«Nous sommes victimes de notre succès. Mais, nous devons trouver des solutions pour offrir un meilleur service aux citoyens et c’est ce que nous sommes en train de mettre en place. J’aimerais vous dire que le retard sera réglé dans une semaine, mais malheureusement, c’est impossible», se justifie-t-il.

Il dit comprendre l’exaspération des citoyens. «C’est inacceptable, en effet. Je compatis avec la population. On n’encourage pas la bonne foi, mais plutôt la délinquance. Cependant, on sent une accélération depuis la mise en place de notre nouvelle stratégie», estime-t-il.

L’édile rosemontois s’engage à «donner chaque semaine le bilan des demandes» et à être «transparent» envers les citoyens.

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