Compte à rebours lancé pour l’achat du théâtre de L’Illusion
Le temps est compté pour les responsables du studio-théâtre de marionnettes L’Illusion, situé à l’angle des rues Beaubien et Saint-Denis. L’option d’achat posée sur le bâtiment qu’il occupe depuis 2013 vient à échéance le mois prochain. Le dossier de rachat est actuellement sur le bureau de la ministre de la Culture et de la Communication dans l’attente d’une approbation finale.
«Nous sommes à un moment où le dossier peut aboutir d’une journée à l’autre. On y croit fermement», lance Claire Voisard, directrice générale de L’Illusion.
Confiante, bien que fébrile, elle attend la validation du ministère de la Culture et de la Communication qui analyse le projet d’immobilisation de 2,9 M$, dont 62% doivent être financés du gouvernement.
Les démarches pour acquérir le 6430, rue Saint-Denis ne datent pas d’hier. Cela fait plus de deux ans maintenant, période à laquelle la compagnie est venue poser ses valises dans Rosemont–La Petite-Patrie, que le dossier est en cours, les responsables ayant signé un bail avec une option d’achat.
«La propriétaire actuelle des lieux a fait preuve d’une grande patience, d’autant qu’elle a reçu de nombreuses offres et aurait pu vendre plus rapidement à un promoteur immobilier. Une décision doit être prise avant le 15 septembre de cette année, échéance pour l’achat de l’immeuble», plaide Mme Voisard.
Créer un lieu permanent de la marionnette
L’équipe de L’Illusion travaille depuis plus de 35 ans à créer un lieu pérenne pour ses marionnettes.
«Lorsque l’on cherchait un endroit pour déménager du Plateau-Mont-Royal, c’est cette collaboration qu’il y a dans Rosemont–La Petite-Patrie, que ce soit entre les commerçants, les restaurateurs ou encore les citoyens, que nous recherchions», note la directrice générale.
«Avoir pignon sur cette rue-là est très important pour nous qui sommes artistes. C’est très inspirant», renchérit Sabrina Baran, codirectrice artistique de la compagnie.
L’équipe a transformé jusque dans les limites du possible l’ancien Dunkin Donuts converti en dépanneur, mais aimerait faire davantage. «Il y a un gros travail extérieur à réaliser pour donner une meilleure visibilité. Utiliser davantage les hauteurs à l’intérieur aussi et faire de véritables bureaux», explique Mme Baran. Mais pour ce faire, il faut impérativement avoir concrétisé l’achat de la bâtisse.
Le projet initial de transformation comportait l’ajout d’une deuxième salle, mais pour le moment, ce volet a dû être mis de côté, faute de budget.
Déjà, le studio-théâtre a inauguré au début de l’été son «jardin».
L’asphalte situé sur la rue Saint-Denis le long du bâtiment a été transformé en un espace coloré et verdi où se côtoient plusieurs tables en bois. «Une bouffée d’air» dans l’univers bétonné, rendu possible avec un financement de 30 000$ et la participation citoyenne et collective de partenaires locaux.
L’Illusion a pu y tenir plusieurs ateliers gratuits de fabrication de marionnettes, cet été, avec les enfants.
L’équipe du studio-théâtre attend avec impatience la réponse du gouvernement provincial pour pouvoir démarrer les travaux. «L’idéal serait de les commencer en juin prochain et qu’ils soient terminés en octobre 2016, car cela serait dramatique de perdre une saison», estime Mme Voisard.
Quant à savoir ce que fera l’équipe si le gouvernement ne donne pas son aval, la question reste entière. «Ce serait catastrophique, on ne le cache pas, laisse savoir la directrice générale. Mais, il n’y en a pas d’autres compagnies de marionnettes comme la nôtre à Montréal. On devrait s’en servir dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, comme d’un legs à long terme.»
Pour sa part, le ministère de la Culture indique «accompagner la compagnie dans chacune des étapes du projet» et ajoute que le dossier «est toujours en analyse».
La 36e saison du studio-théâtre de L’Illusion débutera le 20 octobre prochain avec le spectacle À la belle étoile pour les enfants de 5 à 10 ans, inspiré de l’histoire d’Hansel et Gretel.