Brasseries artisanales: un phénomène en expansion
Une vague brassicole déferle sur le Québec et ne semble pas vouloir s’essouffler. Le nombre de microbrasseries a connu un boom de 345% en une dizaine d’années, selon des données obtenues par TC Media. Montréal et notamment Rosemont–La Petite-Patrie n’échappent pas au phénomène.
En 2015, ils étaient près de 140 producteurs au Québec à brasser leurs bières contre seulement 31 en 2002. En tête des régions les plus prolifiques, on retrouve Montréal, suivie de la Montérégie et de Québec
Selon l’Association des microbrasseries du Québec (AMBQ), le nombre de microbrasseries pourrait atteindre 218, d’ici 2020, et leur part de marché dans le monde brassicole de la province pourrait passer de 8% à 12%, si l’industrie continue sur sa lancée.
Exemples locaux
Dans Rosemont–La Petite-Patrie, plusieurs ont décidé de sauter le pas et d’ouvrir leur propre microbrasserie.
«On observe un boom depuis trois ou quatre ans, constaste Ranko Djogo, directeur des services aux entreprises à PME MTL Centre-Est. C’était un bon territoire pour s’installer; un grand territoire inoccupé. Est-ce que cela va continuer? Je ne sais pas. Mais, toutes se portent relativement bien.»
L’organisme, sous son ancienne forme, a d’ailleurs soutenu plusieurs projets comme celui de Isle de Garde ou de La Succursale. Cette dernière fêtera d’ailleurs cette année son cinquième anniversaire.
Les propriétaires de l’établissement ont toujours cru au produit artisanal. Jean-Philippe Lalonde utilise même le brassage manuel avec un instrument spécial pour réaliser de petit brassin.
«Le fait d’avoir quelque chose de très frais, de local, de chez toi [est important]. Résultat: la bière est toujours fraîche. Ici, c’est assez rare que la bière se conserve plus qu’un mois», explique le brasseur de la Promenade Masson.
La fabrique locale a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure en 2016, avec l’ouverture d’un deuxième établissement, dans La Petite-Italie.
Birra, bar à bières maison, fera son inauguration officielle le 15 janvier, sur le boulevard Saint-Laurent, à l’angle de la rue Jean-Talon.
Acheter local
L’importance de l’achat local chez de plus en plus de consommateurs québécois peut aussi expliquer l’engouement pour les bières de microbrasserie, fait valoir Francine Rodier, professeure au département de marketing à l’École des sciences de la gestion de l’UQÀM.
«La consommation locale est un incontournable et c’est en croissance. C’est une pierre angulaire. […] Les microbrasseries sont exactement dans le bon giron», note-t-elle.
C’est ce que constate les propriétaires de l’épicerie Veux-tu une bière? qui viennent d’ouvrir une deuxième boutique dans La Petite-Patrie. «Les gens embarquent. Ils sont dans l’esprit « boire moins, boire mieux ». Ils s’y connaissent et son ouverts», constate Patrice Fortin-Lavoie.
À Montréal, on dénombre une trentaine de microbrasseries, dont trois dans Rosemont–La Petite-Patrie.
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