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Cannabis: est-il efficace de réglementer ?

Les arrondissements ont chacun leur réglementation pour encadrer la consommation de cannabis légalisé depuis le 17 octobre dernier. Photo: Métro Média - Archives

Depuis la légalisation du cannabis, plusieurs arrondissements montréalais se sont assurés de serrer la vis aux fumeurs. À Saint-Laurent, un règlement interdit la consommation sur le domaine public. Près d’un an plus tard, est-ce que ce type de mesure fait ses preuves?

Le maire laurentien Alan DeSousa croit que la réglementation a été bien reçue puisque seulement quatre plaintes ont été enregistrées en lien avec la consommation depuis son entrée en vigueur.

Même si «on était dans des circonstances de grandes incertitudes» au moment de la légalisation rappelle M. DeSousa, la situation en inquiète toujours plusieurs.

«Il pourrait y avoir plus de signalisation, mais ça ne réglerait pas tout, indique Catherine Chevrier, qui réside devant le parc Decelles. Il y aurait lieu à être plus présent.» Elle dit avoir régulièrement aperçu des jeunes, principalement tard le soir, fumer du «pot».

Santé publique

Aucune donnée scientifique ne prouve la pertinence d’un tel règlement en termes de santé publique selon Robert Perreault, médecin psychiatre et expert en médecine préventive à la Direction de la santé publique (DSP) de Montréal, pour qui cet encadrement est surtout politique.

«Il est beaucoup trop tôt, soutient Dr Perreault. Je n’ai pas encore vu d’étude à ce sujet.»

Les jeunes de 18 à 24 ans seraient surtout concernés, étant les plus grands consommateurs, et sont donc portés à fumer dans des lieux privés, à l’intérieur.

«[Le problème c’est] qu’ils vivent dans des logements à plusieurs et ils ont des propriétaires qui ont tendance à interdire la consommation. Il leur reste donc peu d’endroits où fumer.», explique Dr Perreault.

Le médecin croit que les citoyens pourraient graduellement se tourner vers des produits alternatifs, plutôt que de simplement fumer.

Irrégularités

Plusieurs autres arrondissements ou villes liées ont décidé d’encadrer la consommation de cannabis. Saint-Léonard et Ville de Mont-Royal par exemple, refusent que la Société québécoise du cannabis (SQDC) ouvre des succursales sur leur territoire.

Avec de telles différences, l’encadrement rend le travail des policiers encore plus complexe.

«Personne ne s’y retrouve, les citoyens pas plus que nous, soulignait en juin Jean Robillard, le nouveau commandant du poste de quartier (PDQ) 7 à Saint-Laurent. La police est là pour faire respecter les lois et règlements, mais on attend nos aviseurs juridiques pour voir quelle direction on va prendre avec ça.»

Québec tentera de clarifier la réglementation avec son projet de loi 2, qui vise à hausser l’âge légal à 21 ans et interdire la consommation de marijuana sur la voie publique.

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