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Hausse marquée des évictions dans Saint-Laurent

Logements Saint-Laurent
Après avoir été évincé, un ménage a 60 jours pour se trouver un nouveau toit. Photo: Nouvelles Saint-Laurent News – Laurent Lavoie

L’année 2019 a été marquée par une hausse du nombre d’évictions dans l’arrondissement Saint-Laurent, qui ont atteint un sommet en cinq ans, révèle des données obtenues en vertu de la loi sur l’accès à l’information.

Pas moins de 90 personnes ont été menacés de quitter leur logement. Cela inclut donc les annulations de procédures ainsi que les ententes entre propriétaires et locataires.

Il faut remonter à 2014 pour obtenir des résultats semblables alors qu’avaient été recensés 99 cas. Depuis, plus ou moins une cinquantaine d’évictions avaient lieu chaque année.

Pour l’ensemble des intervenants consultés, il est difficile d’expliquer cette augmentation soudaine. «Je ne peux pas dire que j’ai remarqué une recrudescence [des cas d’évictions]. On peut en avoir beaucoup dans un certain laps de temps et après on n’en a plus pendant quelques mois», mentionne Stéphane Papineau, chef d’administration de programmes en services psychosociaux généraux du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal.

Au CSLC de Saint-Laurent, une équipe de travailleurs sociaux est chargée d’accompagner des personnes faisant face à une éviction, souvent dans des situations d’insalubrité.

Causes

Pour Lise Lacombe, agente de développement social à l’arrondissement Saint-Laurent, le dénominateur commun est la pauvreté des locataires. D’ailleurs, selon le profil sociodémographique de 2016, 17% des ménages étaient en situation de faible revenu sur le territoire laurentien.

«Oui, c’est la responsabilité de la personne de payer son loyer, mais la situation économique de celle-ci fait qu’elle n’y arrive juste pas», dit Mme Lacombe, qui intervient en cas de crise.

Pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale, elles peuvent également se «vulnérabiliser en mettant de l’argent sur autre chose», indique l’agente.

Les hausses constantes des loyers, variant de 15$ à 100$, seraient l’une des raisons principales derrière ces évictions, croit la directrice générale du Comité logement de Saint-Laurent, Maria Vasquez, qui craint que l’accessibilité soit compromise.

«Les familles n’arrivent pas à trouver de logements. Il faut chercher et les choix qu’il y a sont rendus très, très chers», déplore Mme Vasquez.

Ressources

Si le nombre d’évictions continue de croître, les ressources d’aide à Saint-Laurent risquent d’en avoir plein les bras.

«Ça demande beaucoup d’heures de travail, d’accompagnement, dit Stéphane Papineau. C’est sûr qu’avec une augmentation [des évictions], mon équipe va être grandement sollicitée, donc ça peut devenir plus difficile à gérer. Mais présentement, on n’en est pas là.»

Le Comité logement de Saint-Laurent espère quant à lui pouvoir obtenir davantage de financement dans les années à venir.

«Ça prend une ressource à temps plein pour aller quêter chez les compagnies privées, mentionne la directrice générale. Sinon, comment suis-je [censée pouvoir] m’occuper des gens?»

En 2019, le Comité a néanmoins touché 35 000$ grâce à divers programmes et ententes. Cela lui permet actuellement d’avoir deux employés à temps partiel.

Étapes

Avant d’arriver à une éviction, le propriétaire doit passer plusieurs étapes.

  • Avis verbaux au locataire
  • Plainte à la Régie du logement
  • Audience pour que le locataire défende ses droits
  • Jugement de la Régie du logement

Dans le cas où le jugement est en faveur du propriétaire, un huissier viendra éventuellement porter au locataire un avis qui lui donne cinq jours pour quitter son logis. Après cette période, l’huissier a le mandat de l’expulser et vider les lieux.

103

Dans les dix dernières années, 2013 a été celle où le plus haut nombre d’évictions a été recensé à Saint-Laurent avec 103.

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