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Les difficultés financières d’ADM

L'aéroport Montréal-Trudeau
L'aéroport Montréal-Trudeau Photo: Pablo Ortiz/Métro

Des travaux pour la station du Réseau express métropolitaine (REM) qui coûteront plus chers et des revenus en chute libre: les choses se compliquent pour Aéroports de Montréal (ADM), qui tente garder la tête hors de l’eau.

La station YUL-Aéroport-Montréal-Trudeau est la seule qui ne fait pas partie de l’entente de financement de la Caisse de dépôt et placement et de ses partenaires. «Devant la complexité logistique de notre projet, nous avions convenu avec CDPQ-infra de s’en occuper. Nous étions impatients et fiers de participer au REM et nous avions la capacité de le faire», avait écrit le PDG Philippe Rainville dans une lettre ouverte publiée dans La Presse.

Le coût projeté il y a quelques années pour la station était d’environ 250 M$. À cela s’ajoute le projet de développement «côté ville», évalué à 2,5 G$, qui inclut la construction des accès verticaux pour les passagers vers l’aérogare et la démolition d’une partie du stationnement étagé, nécessaire pour l’aménagement de la station.

La Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Laurent – Mont-Royal a fait part de son appui face au cri du cœur du PDG d’ADM, Philippe Rainville.

ADM espère obtenir un prêt des gouvernements provincial et fédéral pouvant atteindre maintenant les 600 M$, notamment en raison d’une décision impliquant l’ajout d’une voie à la station. Ce changement vise «à toujours avoir un train stationné en gare afin de mieux servir les usagers en fonction de la croissance prévue à compter de 2035», explique la porte-parole Anne-Sophie Hamel.

Il est également demandé que les conditions de remboursement soient plus souples en raison de la crise sanitaire.

Mais le temps commence à manquer à Montréal-Trudeau, qui était parmi les quatre aéroports qui sont demeurés actifs durant la pandémie. «Nous avons l’argent pour poursuivre les travaux préparatoires qui sont en cours jusqu’en septembre. Après cette date, si nous ne recevons pas le prêt demandé, nous devrons arrêter les travaux, ce qui mettra en péril l’échéancier», souligne Mme Hamel.

Adaptation

Les équipes d’ADM en sont donc à la révision des plans des travaux du «côté ville» de la station REM pour les adapter à la nouvelle réalité financière.

Le contrat avec le consortium Pomerleau, SNC-Lavalin et Kewit (PSK) a d’ailleurs dû être résilié en raison d’importants changements appliqués au plan initial. Un nouvel appel d’offres sera lancé à l’automne.

ADM prévoit des pertes de revenus pouvant aller jusqu’à 60%, presque deux fois plus que les projections faites à la mi-avril. «Nous faisons face à des flux de trésorerie négatifs provenant des activités d’exploitation estimées à 15 M$ par mois actuellement, car il faut payer les intérêts sur la dette et les frais d’opération courants liés à notre statut d’aéroport désigné, alors que nos revenus sont quasi inexistants», précise Mme Hamel.

Diverses mesures ont préalablement été mises en place pour limiter les dépenses, telles que la fermeture d’une piste et de certaines sections de l’aérogare. ADM a par ailleurs réduit de 45% son programme d’investissements pour ses installations.

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