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Déneigement : Dominic Perri réclame la fin de la centralisation

Photo: Quentin Parisis - Progrès Saint-Léonard

Face à la situation délicate du déneigement à Montréal, l’élu de Saint-Léonard Dominic Perri  estime qu’il est nécessaire de mettre fin à la centralisation des opérations, mise en place par l’ancienne administration, dont il était membre, et de redonner plus de responsabilités aux arrondissements.

L’élu de l’opposition souhaite revenir sur la structure mise en place par Denis Coderre, qui a donné le pouvoir à la Ville-Centre, dès l’hiver 2016, d’être à la manœuvre dans les opérations de déneigement. Le déclenchement des opérations de chargement de la neige relève donc actuellement de la Ville-Centre, tandis que les arrondissements sont responsables de l’épandage d’abrasifs, du déblaiement et du déglaçage des trottoirs

«La méthode, en théorie, n’est pas si mauvaise, mais le fait est qu’elle ne fonctionne pas à l’heure actuelle.»
Dominic Perri

À l’époque de sa mise en place, le procédé avait déjà suscité un débat dans les différents arrondissements. Certains élus, issus de la majorité comme de l’opposition, se félicitaient du fait que le maire ou la mairesse puisse être rapidement mis devant ses responsabilités en cas de problème, tandis que d’autres considéraient cette nouvelle structure comme un frein à l’efficacité et la rapidité des opérations.

«Certaines dispositions, comme l’achat groupé de matériel ou de sel, sont de bonnes choses, juge aujourd’hui Dominic Perri, mais il faut que les arrondissements récupèrent la mainmise sur le déclenchement des opérations de déneigement».

Dominic Perri considère que Denis Coderre était parvenu à maîtriser relativement bien la méthode qu’il avait mise en place mais que la situation n’est pas la même avec l’actuelle administration. «Projet Montréal attend trop pour donner « le Go ». Ça ne fonctionne pas», appuie-t-il.

L’élu de Saint-Léonard estime aussi que les réalités et l’agencement ne sont pas les mêmes selon les arrondissements et qu’il faut s’adapter au contexte local pour le déneigement.

Selon lui, les manœuvres ne peuvent être les mêmes à Saint-Léonard ou à Rivière-des-Prairies, où de nombreux stationnements sont inclus aux maisons, que dans les quartiers centraux tels que Le Plateau, où les rues sont plus étroites.

Dominic Perri assure l’actuelle administration ne donne pas les autorisations assez rapidement pour procéder aux opérations, et la situation risque d’empirer avec les changements climatiques, amenés à s’accentuer.

«Nous avons eu une tempête de neige, puis des pluies et de la fonte, puis des températures très basses en très peu de temps, ce qui a généré beaucoup de glace. Cette situation peut se répéter et nécessite des interventions plus rapides», juge donc Dominic Perri.

La ville de Montréal s’est dotée l’an dernier de huit « croque-glace », des chenillettes munies de pics, conçues pour lutter contre l’accumulation de glace sur les rues et les trottoirs.

Or, ces dernières ne peuvent être utilisées lorsque les accumulations de glace sont inférieures à 2,5 cm, afin de ne pas abîmer le béton.

La Ville, par la voix de l’attachée de presse du Comité exécutif Laurence Houde-Roy, a expliqué que «la durée de la politique de déneigement viendra à échéance cette année» et que, par conséquent «cette politique sera revue dans les prochains mois».  «Chaque arrondissement aura la possibilité de s’exprimer et de voter sur la question», assure-t-elle aussi.

D’autres arrondissements critiquent la situation actuelle

Cette position de Dominic Perri intervient alors que les maires de quatre arrondissements dirigés par l’opposition à l’Hôtel de Ville de Montréal – Saint-Léonard, Saint-Laurent, Pierrefonds-Roxboro et Montréal-Nord – ont critiqué la mairesse Valérie Plante, l’accusant de se « déresponsabiliser » face à la grogne concernant la gestion du déneigement.

Dans un communiqué signé conjointement avec les maires de Pierrefonds-Roxboro et Saint-Laurent, ils ont vivement dénoncé un message envoyé par Mme Plante, « une simple opération de relations publiques », selon eux.

Le mardi 29 janvier, la mairesse montréalaise a fait parvenir une lettre aux arrondissements, où elle affirmait que ses « attentes sont très élevées », et qu’elle n’accepterait « sous aucun prétexte, que l’exécution ne soit pas adéquate », relativement aux opérations de déneigement et déglaçage.

« Si elle doit blâmer quelqu’un, c’est sa propre administration. C’est la ville centre qui décide s’il y a lieu ou non de procéder aux opérations de chargement de la neige, pas les arrondissements», a déclaré Alan DeSousa, maire de Saint-Laurent.

Comme le souligne alors le maire de Saint-Léonard, Michel Bissonet, aucune opération de chargement n’a eu lieu en novembre et décembre dernier. Les petites accumulations non ramassées ont durci suite aux grands froids, et « nous devons vivre aujourd’hui avec les conséquences de cette inaction », ajoute-t-il.

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