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Une maison à l’abandon depuis des décennies

Des arbres ont poussé dans l’entrée principale, la rendant maintenant inaccessible. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Alors que Halloween approche, des résidents de Saint-Léonard font plutôt des cauchemars en raison d’une maison abandonnée et délabrée qui hante leur rue depuis une trentaines d’années.

Des arbres qui poussent devant l’entrée principale. Des herbes d’un mètre de haut qui camouflent une fausse septique effondrée. Portes et fenêtres barricadées par des planches de bois, au travers desquelles on peut entrevoir des pièces vides. Un toit en piètre état. Tout semble montrer que la maison, située sur la rue du Notaire-Girard, est à l’abandon depuis longtemps.

« Tout est pourri. Le toit commence à s’effondrer, l’entrée est couverte d’un tapis de mousse, et il y a d’énormes rats qui sortent de la maison » constate Emilio, qui habite aussi la rue.

De nombreux résidents de la rue Notaire-Girard sont exaspérés par cette situation qui perdure, selon leur dire, depuis une trentaine d’années. Derrière eux, la maison est à peine visible en raison de la végétation.

Une dizaine de résidents de Notaire-Girard, exaspérés, sont venus à la rencontre du journal. Ils affirment avoir fait part de leur problématique à de nombreuses années au fil des ans, mais en vain.

Bien qu’aucune plainte n’ait été enregistrée au SPVM dans la dernière année, le chef du poste de quartier (PDQ) 42, Alain Cardinal, est néanmoins conscient de la problématique. « On a pu avoir des appels qui concernent le flânage, ou des jeunes qui y rentraient sans permission, mais la maison comme telle ne concerne pas vraiment la police », explique-t-il.

Le capitaine Poitras, à la caserne 21 du Service de sécurité incendie de Montréal affirme également être au fait de la situation, sans toutefois avoir d’instruction particulière concernant la résidence.

Michael habite la maison voisine depuis maintenant sept ans, sans jamais y voir qui que ce soit. « On dirait une jungle ! Il y a beaucoup d’action en arrière avec tous les animaux, s’exclame-t-il. J’ai un barbecue dans ma cour, et ça m’est déjà arrivé d’y trouver des rats. »

Voisin ayant sa cour arrière mitoyenne, Giuseppe est également embêté par l’état sauvage de la maison, qui attire toutes sortes d’animaux, notamment des moufettes. Il y a même observé un cerf, dont il a enregistré la présence dans une vidéo que le journal a pu visionner. « Des gens pourraient s’y cacher pour préparer un cambriolage », s’inquiète-t-il.

Circonstances mystérieuses

La végétation a repris ses droits dans la cour arrière.

Christina habite la maison en face depuis une quarantaine d’années. « Ça fait 30 ans que la maison est abandonnée, constate-t-elle. Elle avait été vendue, mais n’a jamais été habitée.

Guylaine et Danny, qui résident sur la rue depuis plus d’une trentaine d’années, confirment également que la maison a été délaissée à la suite de sa vente, il y a 30 ans.

Seul signe de vie apparent, deux des voisins affirment avoir vu à quelques occasions à travers les années une femme venir couper avec une cisaille la partie de la pelouse faisant face à la rue.

Une situation à l’œil

À l’arrondissement de Saint-Léonard, on indique que de nombreuses inspections ont déjà été réalisées. « Des avis et des constats d’infraction ont été émis, notamment en lien avec l’entretien de la maison et du terrain, révèle Julie Blais, chargée de communication. Les recours possibles pour l’arrondissement sont limités en raison de la difficulté de joindre les propriétaires qui ne semblent pas aptes à intervenir. »

Des planches de bois condamnent l’accès aux fenêtres et à la porte sur le côté de la maison.

Elle explique que la sécurité est une priorité pour Saint-Léonard, qui a envoyé des employés barricader le bâtiment afin d’en bloquer l’entrée. Enfin, elle assure que l’arrondissement poursuivra ses démarches « afin de faire respecter les règlements et assurer la sécurité ».

Après avoir constaté l’état d’abandon de la maison cet été, des employés de l’arrondissement se sont rendus sur place pour barricader le bâtiment et ainsi empêcher l’accès au domicile.

Selon l’évaluation foncière de la Ville de Montréal, la valeur de la propriété serait évaluée à 392 500 $

Il n’a pas été possible de parler à sa propriétaire.

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