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Les paramédics au cœur des zones chaudes

Urgences-santé devant leur ambulance.
Des paramédics d’Urgences-Santé en pleine action. Photo: Courtoisie

Depuis le 13 mars, les paramédics d’Urgences-Santé ont transporté plus de 8 200 personnes pour des cas potentiels de la COVID-19.  Cela correspond à 40% des transports effectués chaque jour.

Après une période d’accalmie dans les semaines qui ont suivi le déclenchement des mesures d’urgence sanitaire, les paramédics de la région métropolitaine constatent une plus grande demande pour leurs services.

« Depuis le début du mois de mai, nous observons une hausse de presque 2 % en comparaison au mois d’avril. Chaque augmentation nous préoccupe puisque nos services sont déjà très sollicités avec les cas de COVID-19 », résume Catherine Domingue, conseillère en communication à Urgences-Santé.

Adaptation

En première ligne dans la lutte contre l’épidémie, les ambulanciers d’Urgences-Santé ont dû s’adapter à un nouveau contexte de travail.

« Au début, c’était un stress supplémentaire. On a eu beaucoup d’adaptation à faire, confie Félix Larivière, paramédic chez Urgences-Santé. L’accent est mis sur les moyens de protection plutôt que sur la rapidité d’évacuation; la logistique est différente. »

Sur le terrain, M. Larivière estime que les gens hésitent moins à faire appel à leur service. « Avec le déconfinement qui commence progressivement, les gens ont moins peur d’aller à l’hôpital. Avant, ils attendaient lorsque leur problème était mineur, mais ce n’est plus le cas », explique-t-il.

Alors que les appels concernant des cas de coronavirus augmentent, les protocoles ont été revus. Les paramédics se protégeant contre la contamination sur chaque appel.

« C’est fini les jours où on faisait juste rentrer avec notre uniforme. Comme on est toujours en zone rouge ou jaune, on ne prend plus de chance. » – Félix Larivière, paramédic auprès d’Urgences-Santé

Mieux se protéger

Deux paramédics au travail.Selon les situations, ils peuvent intervenir avec jaquette et masque. Dans les cas de COVID-19 confirmé, ils disposent d’une tenue les couvrant de la tête aux pieds.

« Si on n’arrive pas à avoir toutes les informations, on sera plus prudent. On met le niveau de protection le plus haut possible pour éviter d’avoir de mauvaise surprise plus tard. » D’autant que dans les premiers temps, il lui est arrivé à quelques occasions d’apprendre sur place qu’une personne présentait des symptômes.

Depuis le début de la crise, 21 employés de l’organisation ont contracté la COVID à un moment ou un autre, et 340 ont dû s’isoler.

« Dans les débuts de la crise, on arrivait devant l’adresse et on commençait à s’habiller, mais les gens venaient nous chercher avant qu’on soit prêt, révèle M. Larivière. Ça faisait qu’on pouvait voir le patient sans être protégé. »

Lui-même n’est pas particulièrement inquiet de l’attraper, s’estimant en bonne santé, bien que l’idée de pouvoir transmettre le virus à son entourage le préoccupe davantage.

L’arrivée du beau temps est un autre élément qui le rend soucieux.

« Notre équipement nous protège très bien, mais ça ne respire pas du tout. Il fait extrêmement chaud à l’intérieur. On craint l’arrivée de l’été et des canicules, surtout qu’on ne peut pas boire d’eau lorsqu’on est équipé. Ce sera physiquement très demandant », anticipe-t-il.

Surtout qu’il envisage une augmentation du volume d’appels au cours des prochaines semaines. « La chaleur et le déconfinement vont créer un cocktail hasardeux qui nous fait peur. »

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