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Déchets au Domaine Chartier : un citoyen sonne l'alarme

Papiers dispersés, sacs de plastique, ferraille et amas de céramique concassée : les déchets pullulent sur le terrain du bassin de rétention du Domaine Chartier, au grand dam d’un des riverains. Pourtant, cet espace vert a déjà reçu un prix pour ses qualités environnementales.

Frédérique Charest

Le bassin de rétention du Domaine Chartier a été créé par l’arrondissement, au coût de près de 2 M$, pour assurer une meilleure gestion de l’eau de pluie. Lors de précipitations abondantes, l’eau s’y accumule avant d’être redirigée vers le système d’égouts.

Les autorités ont voulu en profiter pour créer un espace vert naturel – une « prairie sauvage » – au cœur d’un projet domiciliaire. Ils ont mis en terre des centaines d’arbustes et de graminées. Pour le rendre plus convivial aux résidants du coin, ils ont ceinturé le site en y plantant une bande gazonnée et autres végétaux.

Ce projet de l’arrondissement de Saint-Léonard a d’ailleurs été primé, en 2011, lors du Gala de reconnaissance en environnement et développement durable de Montréal.

D’oasis naturelle à dépotoir urbain

Il y a quatre ans, Tony Zambito a acheté une maison située à quelques pas du bassin de rétention.

« C’était beau, propre et bien aménagé », se rappelle-t-il.

Or, selon lui, cette oasis naturelle se transforme peu à peu en dépotoir.

Chaque année, il photographie l’état du terrain. Ses images affichent un triste spectacle : bouts de ferraille, blocs de béton, planches de bois et chaudières de plastique.

« Les gens pensent que c’est une décharge », déplore-t-il.

Ce printemps, il a remarqué un amas de déchets dans lequel sont entassés branches d’arbres, morceaux de céramique concassée, tapis, enjoliveurs de roue et autres pots de peinture.

« Ça me dérange parce que c’est de la pollution visuelle. Tous les jours, j’y promène mon chien. Ce n’est pas beau à voir. »

Un problème d’incivilité

M. Zambito dit s’être plaint à l’arrondissement près de sept fois en trois ans; des doléances qui, selon lui, n’ont pas eu d’impact sur l’état du terrain.

« S’il était pour ne pas l’entretenir, il n’aurait pas dû dépenser autant pour l’aménager. »

L’arrondissement reconnaît le problème de malpropreté, mais se défend de ne pas entretenir le terrain.

« Le site est un espace ouvert, sans clôture, qui est la proie de dépôts sauvages et de gestes d’incivilité de la part de citoyens ou d’entrepreneurs, fait valoir, par courriel, Maude Chartrand, une porte-parole de l’administration municipale. Nous procédons ponctuellement au ramassage de ces ordures, mais il est possible qu’il y ait accumulation entre ces périodes d’entretien. »

Alerté par la plainte d’un citoyen, l’arrondissement a constaté l’amas de déchets qui s’est accumulé ce printemps. Au moment de mettre sous presse, des cols bleus venaient de procéder au nettoyage.

« En plus de cette intervention, nous avons également prévu d’intégrer ce site à la tournée régulière de nos équipes responsables de l’entretien et du maintien de la propreté sur le domaine public », indique Mme Chartrand.

Elle ajoute que des citoyens organisaient, il y a quelques années, des corvées de propreté, ce qui facilitait la tâche aux équipes d’intervention de la municipalité. Depuis, ce groupe de citoyens a cessé ses activités.

Manque d’entretien

Il n’y a pas que les déchets qui enragent M. Zambito. Non loin de l’entrée piétonne qui donne accès au terrain, une partie de la bande gazonnée est détruite; des traces de pneus sont visibles.

« Depuis son aménagement, il n’y a personne qui s’en occupe. Les mauvaises herbes poussent partout. Les arbustes et les plantes sont en train de mourir », déplore-t-il.

L’arrondissement précise qu’il a privilégié la naturalisation du terrain. Il n’est donc pas question d’y passer la tondeuse comme on le ferait dans un parc.

En ce qui concerne la bande gazonnée, le service des parcs et des espaces verts reconnaît que l’humidité ambiante favorise l’émergence de mauvaises herbes qui peuvent être nuisible à la flore. Idéalement, l’entretien devrait se faire une fois aux deux semaines, minimum. Mais cela lui serait impossible, compte tenu de ses ressources limitées et de son équipe réduite. Les horticulteurs de l’arrondissement ne peuvent intervenir que ponctuellement.

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