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Ouverture d’un «café-réparation» à Montréal

Photo: Archives | TC Media

Afin de contrer la surconsommation et sensibiliser les gens à réparer leurs objets défectueux plutôt que de s’en départir, Gérald Guimond et Gilles Gamache mettront sur pied le premier «café-réparation» à temps plein sur l’Île de Montréal. Les deux hommes et leur petite équipe comptent s’installer sur le boulevard Monk, près de la bibliothèque Marie-Uguay.

En février 2015, M. Guimond, ancien professeur de charpenterie-menuiserie à la Commission scolaire de Montréal, a commencé à donner gratuitement des ateliers aux adultes et aux enfants pour réparer eux-mêmes leurs objets brisés en leur fournissant des outils. Il occupait aussi son temps libre à donner une seconde vie aux objets délaissés.

Auparavant installé dans un conteneur situé sur la rue piétonne Eadie près du parc Campbell-Ouest, il a eu envie de commencer à chercher un local plus spacieux pour un projet de plus grande envergure. Il voulait aussi désembourber son logement de la rue Hadley, qui sert actuellement d’entrepôt.

«J’ai de la difficulté à me déplacer dans mon appartement», raconte-t-il.

M. Gamache et lui sont présentement en attente de subventions des gouvernements provincial et fédéral, qui leur permettront de mettre à terme leur projet. Le «café-réparation» sera aménagé sur une superficie de 365 mètres carrés. Il y aura un coin détente, où il sera possible de relaxer autour d’un café, une section destinée à la revente d’objets recyclés ainsi que deux espaces alloués aux ateliers de réparation.

Grâce à un partenariat avec des étudiants de l’École de technologie supérieure (ÉTS), il sera aussi possible de faire des réparations plus complexes, demandant une meilleure compréhension des hautes technologies.

Obsolescence programmée
Préoccupé par l’environnement et les changements climatiques, l’homme de 71 ans souhaite former la relève en inculquant son savoir aux plus jeunes afin qu’ils poursuivent dans cette voie.

«L’établissement sur le boulevard Monk serait la vitrine idéale, comme il s’agit d’une route passante. Une fois que les gens sont au courant de ce qu’on fait, le reste de la sensibilisation se fait par le bouche-à-oreille», indique M. Guimond, qui s’est d’ailleurs fait approcher par la bibliothèque de Verdun afin de les aider à démarrer un projet semblable.

Il souhaite également que le Canada emboîte le pas à la France en adoptant une loi encadrant l’obsolescence programmée, cette stratégie visant à réduire la durée de vie d’un produit pour augmenter son taux de remplacement et provoquer un nouvel achat prématurément.

Il s’agit d’une infraction punie de deux ans de prison et de minimum 300 000 euros d’amende en vertu de la loi de transition énergétique, adoptée le 22 juillet 2015 par le législateur français.

«Les compagnies ne fournissent plus les outils pour réparer les objets qu’on achète chez eux. Il faut soit en acheter des nouveaux ou les renvoyer à la compagnie, ce qui coûte un prix exorbitant», déplore-t-il.

Il aimerait prochainement déposer une pétition auprès des deux paliers gouvernementaux afin que les choses bougent. Il souhaite avoir l’appui de plusieurs organismes environnementaux montréalais avant de passer à l’action.

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