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Manifestation pour des logements sociaux dans le Sud-Ouest

Photo: Josie Desmarais/Métro

Environ 80 personnes ont manifesté dans le Sud-Ouest pour du logement social alors que Québec prépare son prochain budget. Selon les groupes présents, l’arrondissement fait partie des quartiers montréalais où le loyer moyen a le plus augmenté au cours de la dernière année.

«Pour le droit au logement», «De Gatineau à Saint-Henri, faut s’occuper des sans-logis» et «Qu’on soit de Québec ou de Pointe-Saint-Charles, ça prend du logement social» ont scandé les participants, lundi matin (8 février).

Ils sont partis de la station de métro Charlevoix dans Pointe-Saint-Charles. Leur parcours d’une vingtaine de minutes les a menés à la station Lionel-Groulx dans Saint-Henri et devant le bureau de circonscription de la cheffe du Parti libéral du Québec à l’Assemblée nationale et députée de Saint-Henri-Sainte-Anne, Dominique Anglade.

«On veut que dans le prochain budget, [le gouvernement] mette de l’argent dans le logement social. D’abord, parce qu’il en a fait la promesse en compagne électorale et aussi parce que les gouvernements antérieurs ont négligé de bonifier et d’améliorer le programme AccèsLogis», explique la coordonnatrice du FRAPRU, Marie-Josée Corriveau.

Les manifestants ont demandé au parti d’opposition officielle de mettre de l’avant la crise du logement lors de la rentrée parlementaire.

Plusieurs groupes membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) étaient sur place pour répondre à l’appel du Regroupement information logement (RIL) de Pointe-Saint-Charles et du POPIR Comité logement de Saint-Henri. Des organismes du Plateau-Mont-Royal, entre autres, étaient également présents afin d’appuyer la cause.

Hausse «énorme»

Des données de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) sur le marché locatif évoquent que le prix du loyer médian dans le Sud-Ouest a connu une hausse de 21% entre les mois d’octobre 2019 et 2020. Le coût d’un logement dans le quartier passait alors de 861$ à 1043$.

«C’est énorme et ça n’a rien à voir avec l’augmentation du coût de la vie ou des revenus des locataires», affirme Mme Corriveau.

«On n’est pas à bout de souffle, mais on est exaspéré.» – Marie-Josée Corriveau du FRAPRU

Avant le début de la pandémie, un peu plus de 3600 ménages du Sud-Ouest devaient débourser 50% de leur revenu pour payer leur loyer, évoque le coordonnateur du RIL, Hassan El Asri. Le revenu médian serait d’environ 12 500$ par année pour ce même groupe de personnes.

«Pour payer leur loyer, ces ménages doivent couper dans leurs autres besoins essentiels, comme se nourrir, et c’est au détriment de leur santé, physique et mentale, parfois même de leur sécurité», admet Patricia Viannay, organisatrice communautaire au POPIR-Comité logement.

Créer des logements

Afin de répondre à la demande et aux besoins de la population, le FRAPRU et les différents comités logements croient qu’il faudrait la création de 50 000 unités au cours des cinq prochaines années au Québec, dont la moitié des habitations à loyer modique. De ce nombre, environ 22 500 devraient être construits à Montréal.

«Les locataires forcés de déménager, souvent victimes de reprises de possession et d’évictions frauduleuses, ne trouvent carrément rien pour se reloger dans le secteur ou à proximité. Ils doivent quitter notre communauté», explique M. El Asri.

Durant l’événement, plusieurs affiches demandant des investissements pour des logements sociaux étaient visibles. La manifestation a duré un peu plus d’une heure.

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