Caserne et desserte commune: avis divergents
Avec l’arrivée au printemps 2022 d’une caserne à Notre-Dame-de-l’île-Perrot, une desserte adéquate de l’ensemble du territoire de l’île Perrot sera désormais possible. Pourtant, la création d’un seul service d’incendie qui desservirait l’ensemble du territoire de l’île ne se concrétisera pas pour l’instant, les villes ne s’entendant pas sur le nombre de casernes nécessaires.
La Ville de Notre-Dame-de-l’île-Perrot, qui était desservie par le Service d’incendie de L’Île-Perrot, a décidé de faire équipe avec la Ville de Pincourt afin d’unifier leurs deux casernes sous un même service.
Sa décision se base sur une étude des temps de réponse sur l’île qui révèle que trois casernes, soit celles de Terrasse-Vaudreuil, Pincourt et une autre qui serait située sur le boulevard Don Quichotte, desserviraient optimalement l’ensemble du territoire.
Celle de L’Île-Perrot, présentement située sur le boulevard Perrot, serait donc de trop selon l’étude. «La caserne de L’Île-Perrot, où elle est actuellement, ne répondra jamais adéquatement à l’ensemble du territoire», explique la mairesse de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, Danie Deschênes.
Sa municipalité a décidé de se prévaloir de sa propre caserne en raison des temps de réponse qui pouvaient atteindre 28 minutes dans certains quartiers. L’idée de déménager la caserne de L’Île-Perrot avait alors été explorée, mais refusée par sa ville voisine en raison des coûts importants qui y étaient liés.
L’administration Deschênes a alors décidé d’aller de l’avant avec sa propre caserne, tout en préservant l’idée d’un service commun sur l’île en s’associant au Service d’incendie de la Ville de Pincourt.
«Le gouvernement dans son alignement, demande qu’il y ait des regroupements, ce que l’on fait en ce moment.»
Danie Deschênes
La municipalité de Terrasse-Vaudreuil, dont la caserne est essentielle en raison de sa localisation isolée par un chemin de fer, sera également consultée lorsque le service sera mis en place.
La Ville de L’Île-Perrot, elle, est exclue pour l’instant. «Ça va prendre un regroupement avec des casernes aux bons endroits, et nous ne payerons pas un autre directeur incendie et une autre brigade parce que la quatrième ville souhaite son autonomie? Ce n’est pas une décision politique, c’est stratégique», insiste la mairesse.
Autre vision
De son côté, la Ville de L’Île-Perrot affirme toujours être en faveur d’un regroupement qui inclurait sa caserne. Selon le maire Pierre Séguin, son Service incendie demeure essentiel, notamment pour desservir les îles Claude et Bellevue et pour améliorer le temps de réponse dans sa municipalité.
«Il faut passer par Sainte-Anne-de-Bellevue puis revenir pour les desservir, dit-il. Je doute qu’une caserne sur Don Quichotte ait les mêmes temps de réponse qu’on a à l’heure actuelle. On a aussi une division de sauvetage nautique qui excelle et à laquelle les pompiers de Montréal font parfois appel.»
Il demeure en faveur de la collaboration entre les villes. «À courte ou moyenne échéance, l’idéal serait de créer un seul service pour profiter au maximum des ressources humaines, indique-t-il. Je pense que ça aiderait les villes à diminuer les coûts aussi.»
Dans un communiqué daté du 28 mai, la Ville de L’Île-Perrot indique qu’un comité technique piloté par Notre-Dame-de-l’île-Perrot afin d’optimiser la desserte incendie devait voir le jour, mais n’a jamais été créé.
Mme Deschênes voit la situation différemment. «Ce comité technique, qui porte ce même nom et sur lequel siègent notre ville et celle de Pincourt, est présentement actif, avance-t-elle. L’invitation a été lancée, mais ils ont pris la décision de ne pas se joindre au regroupement.»
Le Service d’incendie de la Ville de Notre-Dame-de-l’île-Perrot et celle de Pincourt entrera en fonction dès septembre. La Ville de L’Île-Perrot compte quant à elle investir pour moderniser sa caserne. Des études sur les besoins seront réalisées dans les prochains mois.