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Combattre la pollution attribuable aux masques souillés

Jody Aveline a mis sur pied une pétition pour que la Ville installe des bacs pour collecter les EPI.
Jody Aveline amasse plus d'une centaine de masques et de gants chirurgicaux par jour. Photo: Archives

Pour combattre la pollution engendrée par les équipements de protection individuelle (EPI), Jody Aveline se promène dans les rues de Verdun en ramassant les masques et les gants jetés par terre par ses concitoyens. Il souhaite qu’une meilleure sensibilisation soit faite à l’égard de ce fléau.

Ce Verdunois a commencé à ramasser les masques souillés début septembre. Il s’est donné la mission de ramasser un masque ou un gant chaque fois qu’il en voyait un sur le domaine public. Il estime en avoir ramassé environ 5000 depuis.

M. Aveline se promène tous les jours avec son vélo et sa remorque dans le cadre de son travail. Il a démarré une entreprise sociale, Cans 4 cash Collection Service (C4CCS), où il collecte des canettes et des bouteilles et redonne une partie des profits à différents organismes et fondations. «Je peux m’arrêter peut-être 30 ou 40 fois pour ramasser des masques et des gants en marchant seulement quelques blocs», témoigne-t-il.

Recyclage

En se promenant un peu partout sur le territoire, celui qui amasse les masques bénévolement remarque que certains endroits sont particulièrement problématiques. Il constate que les salons de beauté, les stands de taxi et d’autobus, les pharmacies, les établissements de santé ainsi que les garderies et les écoles primaires sont des lieux plus touchés.

Récemment, l’arrondissement de Saint-Laurent s’est doté de boîtes pour récupérer les EPI. On retrouve ces bacs de l’entreprise Terracycle dans certains édifices municipaux de l’arrondissement. Lorsque les boîtes sont acheminées à Terracycle, la société transforme leur contenu en nouvelles matières premières, comme des granules de plastique. Celles-ci sont ensuite utilisées pour fabriquer divers objets comme des boîtes de rangement ou du mobilier urbain en bois synthétique.

Avant même que Saint-Laurent mette en place cette initiative, Jody Aveline demandait à l’arrondissement de Verdun d’avoir un système du genre. Selon lui, ces boîtes devraient se retrouver partout à Montréal.

Environnement

Le Verdunois est principalement motivé par les conséquences environnementales de ces protections. «Les masques c’est une nouvelle guerre. Je fais ça en premier parce que les animaux, ils sont en train d’étouffer», se désole-t-il. Étant un habitué des corvées de nettoyage près des berges, c’est la première fois cette année que M. Aveline retrouve des masques et des gants aux abords du fleuve.

Bien qu’enrayer le problème passe par une volonté citoyenne, le militant estime que les instances gouvernementales devraient davantage participer à enrayer ce fléau. «Le gouvernement a fait de grandes campagnes sur la COVID-19. Ça disait : gardez vos distances et portez un masque. Pourquoi ils n’ont pas ajouté, disposez proprement de votre masque?», soulève-t-il.

Contraventions

Ce dernier croit aussi que le corps policier devrait être plus vigilant, et donner des contraventions lorsqu’une personne est prise à jeter son masque sur le sol. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) fait savoir que ce sont des règlements locaux sur les nuisances qui s’appliquent pour les masques et les gants jetés par terre. À Verdun, le règlement sur la propreté et les nuisances prévoit des amendes de 100 à 2000$ pour une première infraction, et cela peut aller jusqu’à 6000$ s’il y a récidive.

Par ailleurs, il est difficile de déterminer combien d’amendes ont été données par rapport aux masques jetés sur le domaine public puisque cette infraction englobe plusieurs types de déchets.

D’autre part, M. Aveline a eu écho d’une autre problématique reliée aux masques laissés par terre : des sans-abris ramasseraient ces masques jetés devant un commerce afin de pouvoir y entrer et faire leurs achats. Alors que la Santé publique demande de laver son masque entre chaque utilisation, il est indubitable que cette action n’est pas sécuritaire.

Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), environ 75% des masques et autres équipements utilisés durant la pandémie se retrouveront dans les décharges ou flotteront dans les mers.

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