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Geste pour l’environnement: le ramassage de déchets à la portée de tous

Francis Waddell fait des activités de ramassage de déchets à Verdun.
Francis Waddell ramasse les mégots qui ont été jetés juste à côté des cendriers publics installés sur la rue Wellington. Photo:

Le mouvement de propreté des rues et des espaces publics gagne du terrain à Verdun. Deux résidents du groupe citoyen Propre@Verdun témoignent de leur expérience de ramassage de déchets.

Francis Waddell est un habitué des corvées de nettoyage. Il est membre de l’organisme environnemental Demain Verdun et il a cofondé le groupe Facebook Propre@Verdun. Plusieurs fois par semaine, il s’arme d’une paire de gants et d’un bocal et il se promène aux abords de son domicile pour ramasser les mégots de cigarette qui trainent par terre.

«Je n’ai pas besoin d’aller bien loin. Ça prend 15 minutes et [mon contenant] est déjà rempli», indique-t-il.

M. Waddell conserve par la suite les mégots et avec d’autres membres de Demain Verdun. Ils envoient leurs récoltes à l’entreprise TerraCycle qui remet une petite compensation financière à l’organisme.   

Le programme de TerraCycle récupère les mégots pour les recycler en nouveaux produits. Une fois collectés, le filtre est séparé de la matière organique et les mégots sont hachés.

Le papier, le tabac et les cendres sont transformés en compost. Le filtre est finement broyé et mélangé avec d’autres plastiques recyclés. Puis, le mélange de plastique est compressé par un procédé spécial qui permet de fabriquer des plaques utilisées pour la construction de mobilier d’extérieur.

Conscience environnementale

M. Waddell a été conscientisé assez jeune aux enjeux environnementaux. Déjà dans le début de sa vingtaine, il avait l’habitude de se réunir avec ses amis et de s’affairer au ramassage de déchets près des dépanneurs de son quartier.

Il estime que sa conscientisation environnementale a commencé au secondaire après avoir visionné en classe le film L’erreur Boréale du réalisateur Richard Desjardins.

«J’avais aussi lu Mal de Terre de [l’astrophysicien] Hubert Reeves. Quand tu lis ça à 17 ans, tu restes avec cette conscience», évoque-t-il.

M. Waddell est encouragé par l’engouement des résidents de Verdun pour les corvées de nettoyages. Toutefois, il croit que le problème doit être réglé à la source. Il estime que tout le monde sait que les déchets laissés au sol polluent. Selon lui, la problématique des déchets est reliée aux habitudes de consommation.

À l’instar d’autres arrondissements, il aimerait que les policiers remettent des contraventions aux personnes qui laissent leurs déchets dans les parcs ou qui jettent leurs mégots au sol. Il existe un règlement sur la propreté à Verdun, mais celui-ci ne serait pas appliqué en pratique, selon M. Waddell.

Débutant motivé

Simon Fleury a quant à lui commencé à faire des corvées de nettoyage il y a environ trois semaines. Déjà, il y prend goût.

«Je commence tranquillement, raconte-t-il. Je me prends un sac et quand je vais prendre une marche, je ramasse des masques, des papiers, et toute sorte de choses avant que cela se rende dans le fleuve.»

M. Fleury travaille dans une école. Il est enthousiaste de voir que les jeunes sont sensibilisés aux enjeux environnementaux. Plus près de lui, il mentionne que sa petite fille âgée de trois ans est déjà consciente que les déchets ne vont pas au sol.

«Je me promène à vélo avec elle et elle me dit: ‘‘papa, il y a des déchets partout, il faut les ramasser’’», dit-il avec fierté.

Par moment toutefois, Simon Fleury admet être un peu découragé de la quantité de masques qu’il voit trainer.

«Les masques en ce moment, ça se retrouve partout. J’en donne 60 par jour à l’école où je travaille. Je n’ose pas imaginer le nombre qui est distribué dans tout le réseau scolaire de Montréal. Ça doit être assez intense», s’inquiète-t-il.

Le Verdunois est motivé à continuer ses habitudes de ramassage de déchets afin de laisser un avenir meilleur à sa fille. Éventuellement, il aimerait participer à un événement de plus grande envergure, comme cela s’organise sur le groupe Facebook Propre@Verdun.

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Sur les 137 milliards de mégots de cigarette jetés par terre chaque jour à travers le monde, 40 % échouent dans les océans. Source: Centre information sur l’eau (C.I.eau).

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