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Saison difficile pour le Dairy Queen de la rue Jarry

Photo: Arnaud Stopa TC Media

Des travaux bruyants qui bloquent son entrée et qui font fuir ses clients : le Dairy Queen de la rue Jarry risque de ne pas passer la saison, selon sa copropriétaire.

Depuis son ouverture en 1957, la crèmerie n’avait jamais connu un aussi mauvais début de saison et songe à ne pas rouvrir l’année prochaine. «Le plus gros de notre saison se fait en mai et en juin, quand les étudiants sont encore là. Cette année, j’ai une perte de chiffre d’affaires de 75 000$. Cela représente la moitié de ce que gagnait l’an passé», a illustré Josée Dubé, copropriétaire.

En plus du temps peu clément, le Dairy Queen doit faire face à une rue complètement barrée sans qu’on puisse accéder à son stationnement. «Le trois quarts de ma clientèle vient en voiture. Ils se stationnent devant le comptoir, prennent un cornet puis repartent. Mais c’est impossible maintenant», indique-t-elle.

Les travaux de la rue Jarry doivent permettre de rénover les installations souterraines, jugées en très mauvais état, en plus d’élargir les trottoirs qui accueilleront dorénavant de la verdure. Alors que les travaux devaient se faire par tronçon sur les deux voies, ce qui limite les désagréments dans le temps, il a été finalement décidé de les faire le long de la rue, une voie après l’autre.

De plus, les travaux devant son commerce devaient se faire en septembre comme il lui avait été annoncé. Or, ils ont été devancés à cette fin de mois de mai. Une situation qu’elle ne s’explique pas. «Le chef de chantier est venu me voir pour voir comment il pouvait m’accommoder. Mais à part être gentil, il ne peut rien faire, les travaux doivent être faits.»

La crèmerie, qui a dû diminuer le nombre de ses employés, doit par ailleurs remettre à jour ses systèmes de refroidissement, comme l’exige un règlement de la Ville de Montréal, avant janvier 2018. Sa propriétaire demande à la Ville un délai d’un an pour entamer ces travaux. «On me dit que les travaux d’embellissement vont m’amener plus de clients l’année prochaine. Je veux me conformer, mais je ne sais même pas si je vais pouvoir passer l’hiver.»

Du côté de l’administration, la rue Jarry se qualifie, avec cinq autres artères commerciales, au programme PRAM Commerces de la ville de Montréal, doté de 13,5M$. «Les commerces vont pouvoir avoir accès à ces budgets pour faire de la promotion ou des rénovations, a indiqué la conseillère de ville de Villeray, Elsie Lefebvre. Mais pour un commerce saisonnier comme le sien, c’est particulier. Nous allons travailler avec elle pour diminuer l’impact des travaux sur son commerce.»

Toutefois, Josée Dubé ne voit pas comment ces budgets peuvent l’aider. «Nos clients viennent parce que le bâtiment n’a pas changé en 57 ans. Ils se prennent en photo avec l’enseigne qui a son côté vintage. À part les fenêtres et le comptoir, je n’ai rien à refaire.»


Sur Jarry

Les travaux sur la rue Jarry n’ennuyent pas que la crèmerie. Plusieurs autres commerces ont vu leur chiffre d’affaires baisser. «Ceux qui sont proches de la rue Saint-Denis sont contents, maintenant que les travaux sont finis pour eux, a indiqué Charles Ugo Boucher, président de l’association des commerçants Promenade Jarry. Mais plus à l’est, on parle de 30 à 40% de chiffres d’affaires en moins.»

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