Une reconversion tardive par passion de la pâtisserie
Depuis le mois d’avril, la boulangerie-pâtisserie le Far breton est ouverte sur la rue Bélanger. Aux fourneaux, un artisan amoureux de son métier a découvert sa vocation à plus de 40 ans.
Lorsqu’on demande à Tewfik Baba Ahmed de parler de boulangerie, son regard s’allume et un sourire se dessine sur son visage. Il y a neuf mois, ce Montréalais d’adoption a choisi de vivre de sa passion en ouvrant son premier commerce.
Originaire d’Algérie et ancien employé en administration et logistique, M. Baba Ahmed a fait cette reconversion tardive au Québec en découvrant sa vocation grâce à un cadeau d’anniversaire.
«J’ai toujours aimé cuisiner et ma femme m’a donc offert un cours de boulangerie. Pendant que je faisais ce cours, je me sentais tellement bien que je me suis rendu compte à 40 ans que c’était ce qu’il fallait que je fasse», se souvient le boulanger.
Conquis par cette expérience, Tewfik Baba Ahmed a donc pris son «tremplin» en s’inscrivant à l’école hôtelière Calixa-Lavallé. À l’issue de cette formation, il a appris le métier chez des boulangers montréalais avant de créer sa propre enseigne sur la rue Bélanger, qu’il a baptisée le Far breton, du nom de son dessert préféré.
En plus de nombreux pains, les spécialités de la côte armoricaine sont inévitablement au menu avec notamment le Kouign-amann ou les palets bretons. Mais le boulanger algérien ne se limite pas à ces délices, puisque cet amoureux de voyage concocte aussi des spécialités alsaciennes avec le Stollen, le Panettone italien ou des chocolatines, croissants et abricotines, aussi nommées Oranaises d’après la ville d’Oran d’où est natif Tewfik Baba Ahmed.
«C’est une petite production, mais on essaye de bien faire les choses. […] Quand un client rentre, c’est mon invité et j’espère avoir beaucoup d’invités», se projette l’artisan de la rue Bélanger.
72h par semaine
Désormais boulanger, Tewfik Baba Ahmed doit se lever à 2h chaque matin pour préparer ses pains et viennoiseries avant l’arrivée des premiers clients.
«Il faut aimer ce métier. Je m’accroche et je suis content de me lever chaque matin», indique ce commerçant.
Pour l’aider à préparer sa première période des fêtes, M. Baba Ahmed reçoit le soutien de deux de ses anciens professeurs à Calixa-Lavallé qui l’accompagnent dans la préparation de gâteaux de Noël.
«Il est accroché, passionné, enthousiaste et c’est une belle personne. C’est pour cela que je l’aide. Il fait 72 heures par semaine et il y en a beaucoup qui aurait déjà baissé les bras», salue Antonello Devriese, enseignant en boulangerie.
Puisqu’il vit enfin de sa passion, Tewfik Baba Ahmed n’a aucunement l’intention d’abandonner ce rêve.
«C’est dur, mais je m’amuse», conclut en souriant le boulanger villerois.
Le Far breton est ouvert du mercredi au dimanche au 1127 rue Bélanger.