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Luc Déry veut faire rayonner le cinéma d’ici

Luc Déry produit «Mon année à New York» qui sortira en salles le 5 mars. Photo: Gracieuseté/Caroline Hayeur

Depuis près de vingt, le producteur dont les films ont été primés partout au monde, Luc Déry, habite le quartier de Villeray. Rencontre avec ce manitou du cinéma québécois, alors que son dernier film s’apprête à sortir au cinéma.

Ses succès au grand écran sont connus de tous : Incendies, Monsieur Lazhar, Continental, un film sans fusil, Un crabe dans la tête.

Le 5 mars, son plus récent film, Mon année à New York (My Salinger Year) prendra l’affiche dans les salles au Canada. Avec un budget d’un peu plus de 9 M$, il s’agit de la plus grosse production anglophone du Villeroi.

Réalisé par Philippe Falardeau, le film met en vedette les actrices Sigourney Weaver et Margaret Qualley. «C’est la première fois qu’on tourne avec une comédienne comme Sigourney Weaver qui est un nom que tout le monde connaît ou à peu près», s’enorgueillit Luc Déry.

Basé à partir du roman du même nom de Joanna Rakoff, le film raconte l’histoire d’une jeune écrivaine en devenir (Qualley) fraîchement diplômée qui est engagée pour faire du travail de bureau pour l’agence littéraire de l’auteur à succès J.D. Salinger. Margaret (Weaver), sa supérieure, excentrique et vieux jeu dans ses manières de travailler, l’encombre de tâches, ce qui l’empêche de réaliser ses ambitions d’écriture.

Côté production, bien que l’action se déroule dans la Grosse Pomme, le long-métrage a été tourné à 95% à Montréal.

«My Salinger Year, c’est surtout un film qui se déroule à New York, pour lequel on a recréé la ville dans un décor dans les rues du Vieux-Montréal, précise-t-il. On a seulement tourné quelques jours à New York, pour avoir des prises iconiques de la ville.»

Villeray

Luc Déry a choisi d’élire domicile dans le quartier au début des années 2000.

«J’étais attiré par un quartier dynamique, mais encore familial et typiquement montréalais, se rappelle-t-il. Il y avait un bel équilibre de gens du quartier, avec des commerces le fun qui commençaient à se développer. J’étais aussi très attiré par le marché Jean-Talon.»

Après avoir loué un appartement pendant quelques années, il achète un condo à un jet de pierre. Puis, avec l’arrivée des enfants, il devient propriétaire d’un duplex sur la rue Châteaubriand qu’il convertit en maison unifamiliale.

«Je vois qu’il y a une certaine gentrification bien entendu, d’ailleurs je ne me cache pas que j’y participe avec ma famille, reconnaît-il. C’est peut-être devenu un peu problématique, le quartier se transforme beaucoup. Mais c’est encore un quartier que j’aime beaucoup.»

Cinéma québécois

Bien que Luc Déry insiste pour dire que sa dernière production est un film québécois parce qu’écrit, réalisé et produit par des Québécois, force est de constaté qu’il s’agit d’une histoire tout américaine, avec des vedettes étatsuniennes et dont l’action se situe à New York. Est-ce plus prestigieux faire des films américains?

«Moi je ne trouve pas, répond Luc Déry. Ce que le système des studios américains amène, c’est une distribution mondiale presque garantie», analyse-t-il.

Mon année à New York n’est bien sûr pas distribué par les gros studios américains, mais il a néanmoins été vendu à travers le monde soutient le producteur.

«Il aura été vendu la pièce, territoire par territoire, pays par pays à des distributeurs indépendants partout au monde, se targue-t-il. Ce n’est pas la meilleure année pour vendre un film. Les distributeurs ont eu le choix, ils ont vu le film et l’ont choisi pour le distribuer.»

«Incendies c’est un film qui a cartonné en France. Il a aussi fait 2 M$ au box-office aux États-Unis, Monsieur Lazhar aussi d’ailleurs. C’est énorme pour un film québécois. Et ce sont des films qui étaient en français surtout.» -Luc Déry

La plus grande fierté de Luc Déry demeure les succès retentissants d’Incendies et de Monsieur Lazhar, deux films de langue française qui ont fait rayonner le cinéma québécois aux quatre coins du globe.

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