Les Déprimés Anonymes à l'écoute des personnes en détresse
«Toute personne préoccupée par sa santé mentale peut nous appeler. Ça va autant de la grand-mère qui broie du noir parce qu’elle n’a pas de nouvelles de ses petits-enfants qu’à des scénarios suicidaires», explique Michel Masson, responsable des bénévoles.
Le maître-mot de l’organisme: l’écoute active.
«Souvent les personnes qui nous appellent ont déjà des ressources autour d’elles. On est un des maillons de la chaîne. On n’a pas de conseils à leur donner. Le principal outil de travail c’est « refléter, reformuler » pour inciter la personne à se confier davantage sur ce qu’elle est en train de vivre», rappelle M. Masson.
Pour s’impliquer, il est important de s’intéresser aux êtres humains et de faire preuve de détachement. «Il faut faire preuve d’empathie et ne pas tomber dans la sympathie. Il faut être capable de dire « J’ai fait de mon mieux » », souligne le coordonateur Jacques Charland.
Diversifier les bénévoles
Déprimés Anonymes reçoit en moyenne 300 appels par mois et c’est une quinzaine de bénévoles qui sont au service de l’organisme. Pour répondre à tous, l’organisme aurait besoin d’une soixantaine de bénévoles. Mais la peur autour du domaine de la santé mentale subsiste. «On travaille sur cette peur avec nos bénévoles. Ces gens vivent avec nous. Au bout du fil, c’est toujours une nouvelle aventure. C’est une leçon de vie», dit M. Charland. Âgée de 22 ans, Khaoula Zoghlami s’implique depuis avril 2009. «On apprend beaucoup sur la souffrance humaine et plus largement sur notre société. On côtoie des gens que l’on n’a pas la chance de rencontrer habituellement. Au fil du temps, on apprend à trouver le moyen d’être empathique. Tu es là 4 heures par semaine, ensuite tu sors et tu mets tout ça de côté. On y va avec notre cœur, ça nous permet d’apprendre à écouter les gens», rapporte la résidente de Laval. Comme Khaoula, la plupart des bénévoles étudient à l’Université de Montréal (Udem), en psychologie, sexologie ou criminologie. L’organisme souhaiterait néanmoins recruter de nouveaux membres résidants dans Villeray.
Apprendre à écouter
Pour travailler sur les préjugés liés à la santé mentale, les formations comprennent une partie théorique de douze heures puis cinq semaines de pratique encadrées par le formateur. Les prochaines se dérouleront les 7-8 et 14-15 février 2012.
Les Villerois à l’écoute…
Dans le but d’ouvrir ses lignes à plus de personnes en détresse, et non seulement à celles souffrant de santé mentale, Déprime Anonymes veut changer de nom. L’organisme lance un appel à tous les Villerois afin qu’ils soumettent leurs idées. Il est possible de donner des suggestions d’un nouveau nom à l’adresse courriel suivante : danonym@cooptel.qc.ca
Déprimés Anonymes : 514 278-2130, de 8h à minuit.