Le panda géant en meilleure forme mais menacé par le changement climatique
Longtemps en danger, le panda géant «va mieux, mais n’est pas tiré d’affaire» du fait du réchauffement climatique qui menace son habitat et sa nourriture, estime Florian Kirchner, de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Les pandas géants sont-ils toujours en danger ?
Ils sont toujours sur la liste rouge mondiale des espèces menacées établie par l’UICN, qui recense toutes les espèces qui risquent de disparaître, classées en trois catégories: «vulnérable», «en danger» et «en danger critique».
En 2016, le panda s’est éloigné d’un cran de l’extinction en passant de la catégorie «en danger», dans laquelle il était depuis très longtemps, à «vulnérable». Ça veut dire qu’il est toujours menacé, mais qu’il est sur une pente positive, son statut de conservation s’améliore grâce aux efforts entrepris par les autorités chinoises.
Le panda n’a jamais été «en danger critique» mais toujours «en danger». Il y avait de fortes inquiétudes parce que sa population était en déclin jusqu’aux années 1990.
Le 4e recensement national (réalisé par les autorités chinoises de 2011 à 2014) indiquait qu’il y avait 1.864 pandas géants dans la nature. A l’issue du précédent recensement, mené de 2000 à 2004, la population était estimée à 1 596. En 1988, selon le recensement de 1985-1988, il y avait 1 216 individus.
La population des pandas est extrêmement fragmentée: il y a 33 sous-populations en Chine, dont 18 toutes petites où il y a moins de dix individus. C’est un facteur de grande fragilité.
En plus de ces 1 864 pandas, il y en a 400 en captivité en Chine et une quarantaine à l’étranger.
Quelles sont les principales menaces ?
En 1986, quand il a été évalué pour la première fois dans la liste rouge de l’UICN, le panda était en fort déclin.
Il y avait deux grandes menaces: la destruction et la fragmentation de son habitat naturel par la déforestation pour l’urbanisation, l’extension des zones agricoles, l’élevage, et une deuxième, moins importante, le braconnage, notamment pour sa fourrure.
On peut presque dire que ces menaces n’existent plus.
Le braconnage, parce que les réserves de pandas sont extrêmement surveillées et les peines très lourdes.
Concernant la réduction de son habitat, il y a encore des problèmes mais le gouvernement chinois a créé de vastes réserves et il y a plutôt de la reforestation.
La menace qu’on craint maintenant, c’est celle du changement climatique.
On estime que le changement climatique pourrait éliminer dans les 80 années à venir plus de 35% des forêts de bambou.
D’autres espèces sont adaptables, peuvent vivre dans plein d’environnements, se nourrir de choses différentes. Lui, il est focalisé sur les bambous.
Donc si les bambous viennent à régresser, le panda régressera avec. Au cours du siècle actuel, la tendance (à l’amélioration de son statut de conservation) pourrait très facilement s’inverser.
Il reste aussi d’autres menaces, comme la possibilité de maladies, qui joue pour une population aussi petite. »
Pourquoi est-il important de protéger les pandas ?
Certaines espèces, comme l’ours blanc, le tigre, le panda roux, le panda géant, suscitent l’empathie et attirent beaucoup l’attention du public. Ce sont des emblèmes, des ambassadeurs pour toutes les autres espèces, les milliers d’espèces menacées. Il y a 5 241 espèces dont on sait qu’elles sont en danger critique d’extinction.
Par ailleurs, le panda est une espèce «parapluie», c’est-à-dire que sa protection entraîne la protection de plein d’autres espèces dont on ne s’occupe pas du tout, qui ne mobilisent pas l’attention du public.
Protéger le panda, ça veut dire protéger toute la faune et la flore se trouvant dans les forêts de bambou.