Soutenez

La Catalogne réclame une médiation internationale

Aritz Parra et Ciaran Giles - The Associated Press

BARCELONE, Espagne — Le président régional de la Catalogne, Carles Puigdemont, a réclamé lundi une médiation internationale et appelé l’Union européenne à cesser de détourner le regard face à la démarche indépendantiste de la région du nord-est de l’Espagne.

Une déclaration qui survient au lendemain du référendum marqué par de violentes interventions de la police espagnole qui ont fait des centaines de blessés parmi les citoyens.

Carles Puigdemont a aussi annoncé qu’une commission spéciale allait enquêter sur les raisons qui ont poussé la police espagnole à tirer des balles de caoutchouc, envahir des bureaux de vote et matraquer des manifestants, dimanche. Il a pressé les policiers envoyés par Madrid à quitter la Catalogne.

Le gouvernement central espagnol soutient de son côté que les quelque 5000 policiers déployés en renfort en Catalogne resteraient sur place tant qu’il le jugera nécessaire.

Le gouvernement de la Catalogne a tenu une réunion du cabinet à huis clos, lundi, afin de discuter des prochaines étapes de son plan pour déclarer son indépendance de l’Espagne.

Le Parlement régional devrait être appelé à voter sur une déclaration historique d’indépendance plus tard cette semaine après le décompte final des voix.

Selon les autorités régionales, une majorité a voté en faveur de la sécession lors du référendum, déclaré illégal et invalide par l’Espagne.

Un enjeu européen

Carles Puigdemont a demandé à l’Union européenne de prendre acte de la volonté d’indépendance de la Catalogne en tant qu’enjeu européen et a exhorté le premier ministre espagnol Mariano Rajoy à accepter une démarche de médiation.

«Ce n’est pas qu’un enjeu intérieur. Le besoin de médiation est évident», a déclaré le premier ministre indépendantiste.

Les appels à la retenue ont fusé de partout à travers l’Europe, notamment du président du conseil européen Donald Tusk, qui a demandé à Mariano Rajoy d’éviter une escalade de la violence et de cesser l’usage de la force.

Le premier ministre espagnol, de son côté, rencontrera les leaders du Parti populaire au pouvoir avant de demander aux parlementaires de discuter de la façon de gérer la crise la plus grave que vit le pays depuis des décennies. Il a également demandé une rencontre avec le chef du principal parti d’opposition, le Parti socialiste, afin de discuter des options de l’Espagne.

Les autorités catalanes affirment que parmi les quelque 2,26 millions d’électeurs ayant voté, 90 pour cent ont dit «oui» à l’indépendance.

La journée de référendum a été marquée par des violences, alors que 893 personnes ont été blessées lors d’affrontements avec la police antiémeute. Les services de santé de la Catalogne ont précisé que quatre personnes demeuraient hospitalisées lundi, dont deux dans un état grave. Trente-trois policiers ont aussi été blessés.

Les leaders catalans ont accusé les policiers espagnols de brutalité et de répression, tandis que le gouvernement espagnol a fait l’éloge des forces de sécurité pour avoir agi avec fermeté.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.