Chronologie du mouvement indépendantiste catalan
MADRID — Les autorités de la Catalogne ont tenu un référendum sur son indépendance, dimanche — un vote dont le gouvernement espagnol a tenté d’empêcher la tenue et qu’il estime «illégal et invalide».
La Catalogne, l’une des 17 régions autonomes d’Espagne, compte quelque 7,5 millions d’habitants et est dotée de sa propre langue. La deuxième ville en importance au pays, Barcelone, s’y trouve.
Survol des événements ayant mené à cette controversée consultation:
– 2006: Les autorités espagnoles et catalanes s’entendent pour accorder plus de pouvoirs à cette région du nord-est du pays, notamment en matière de finances, de santé et d’éducation.
– 2008: L’Espagne s’enfonce dans la crise financière et impose des mesures d’austérité, ce qui porte plusieurs Catalans à croire que leur région s’en tirerait mieux par elle-même.
– 2010: Le tribunal constitutionnel d’Espagne abroge des dispositions clés de la charte de 2006, donnant un nouveau souffle au mouvement sécessionniste. Un million de Catalans déferlent dans les rues de Barcelone pour faire entendre leur indignation. Des partis indépendantistes remportent l’élection régionale.
– Mars 2014: Le tribunal constitutionnel statue que la Catalogne ne pourra pas aller de l’avant avec le référendum prévu le 9 novembre, puisque tous les Espagnols devraient pouvoir s’y prononcer.
– 9 novembre 2014: Le gouvernement régional présente le vote comme une occasion informelle de se faire entendre à propos de l’avenir de la Catalogne. Moins de la moitié des électeurs se rendent aux urnes, mais ils se prononcent à 80 pour cent en faveur d’un divorce de l’Espagne. Le gouvernement central rejette les résultats et qualifie le scrutin de propagande.
– Mars 2017: L’ex-président catalan Artur Mas se voit interdire d’exercer toute fonction publique pendant deux ans en raison du scrutin de 2014.
– 9 juin 2017: L’actuel président catalan, Carles Puidgemont, annonce la tenue d’un autre référendum sur l’indépendance et s’engage à proclamer une nouvelle république dans les 48 heures suivant une éventuelle victoire du «oui», sans égard au taux de participation.
– 7 septembre 2017: Après avoir été saisi de l’affaire par Madrid, le tribunal constitutionnel ordonne la suspension du vote.
– 20 septembre 2017: La police espagnole arrête une dizaine de dirigeants catalans ayant poursuivi les préparatifs. Des manifestations monstres s’ensuivent. Les policiers confisquent dix millions de bulletins de vote.
– 21 septembre 2017: Le tribunal constitutionnel impose des amendes de 7 000 à 12 000 $ US par jour à chacun des 22 membres de la commission électorale qui ne se conforme pas à sa décision.
– 29 septembre 2017: Le gouvernement espagnol s’engage à empêcher la tenue du vote, tandis que les autorités catalanes s’engagent à aller de l’avant.
– 30 septembre 2017: La police donne un ultimatum aux séparatistes catalans à la veille du référendum. Activistes et parents doivent quitter avant l’aube les écoles qu’ils occupent afin de les convertir en bureaux de vote.
– 1er octobre 2017: Les forces policières espagnoles ont fait usage de balles de caoutchouc contre les électeurs afin de tenter d’arrêter la tenue du référendum. Malgré les nombreuses interventions et des centaines de blessés, la consultation s’est poursuivie.
– 2 octobre 2017: Les résultats préliminaires indiquent que 90 pour cent des votes ont été en faveur de l’indépendance, selon la Catalogne.