Un photographe égyptien emprisonné remporte un prix de l’Unesco

PARIS — Faisant fi des avertissements de l’Égypte, l’agence culturelle des Nations unies a décerné lundi le prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano à un photographe égyptien incarcéré.
Un jury a choisi lundi de saluer Mahmoud Abou Zeid, connu sous le nom de Shawkan, qui croupit en prison depuis son arrestation au Caire en août 2013 pour avoir photographié une manifestation à la place Rabaa Al-Adawiya.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères avait lancé un avertissement musclé à l’Unesco dimanche, en rappelant que Shawkan est accusé de terrorisme.
Le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire estime que l’arrestation de Shawkan est arbitraire et que sa détention viole ses droits.
La présidente du jury, Maria Ressa, a dit que ce prix — qui salue la promotion de la liberté de presse, surtout face au danger — rend hommage au courage, à la résistance et à l’engagement du photographe envers la liberté d’expression.
Le prix s’accompagne d’une bourse de 45 000$US. Il est nommé en l’honneur de Guillermo Cano, l’éditeur du quotidien colombien El Espectador qui a été assassiné à Bogotá en décembre 1986. M. Cano n’hésitait pas à dénoncer les puissants barons de la drogue du pays.