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Deux premières Autochtones élues au Congrès américain

FLE - In this Oct. 1, 2018, file photo, Kansas Democratic Congressional candidate Sharice Davids talks to volunteer at her campaign office in Overland Park, Kan. Davids is challenging Republican incumbent Kevin Yoder in Kansas' 3rd District in the Nov. 6 election. (AP Photo/Charlie Riedel, File) Photo: AP

Deux candidates démocrates, Sharice Davids dans le Kansas et Deb Haaland au Nouveau-Mexique, sont devenues mardi les premières femmes autochtones jamais élues au Congrès, selon les estimations des médias américains.

Avocate férue d’arts martiaux, Sharice Davids, ouvertement homosexuelle, l’a emporté dans des terres conservatrices face au républicain Kevin Yoder, selon les chaînes ABC et NBC. Agée de 38 ans, Mme Davids, élevée par une mère célibataire ancienne membre de l’armée, est diplômée d’un institut de formation publique et a passé un an à Washington au sein de l’administration Obama.

Deb Haaland, 57 ans, est quant à elle une mère célibataire issue de la tribu Laguna Pueblo, qui a vaincu l’alcoolisme et subsisté grâce à des bons d’alimentation. Dans une circonscription démocrate, elle a notamment fait campagne contre des élus qui, selon elle, ne représentent pas plus les Autochtones que les autres minorités ou les millions de pauvres dans l’Amérique de Donald Trump.

«Je suis une femme, je suis une femme de couleur», disait la candidate en désignant son visage brun et ses longs cheveux noirs et lisses. «C’est ce genre de personnes qu’il faut au pouvoir actuellement pour faire avancer les questions qui comptent», martelait-elle lors de ses meetings. «Au Congrès, nous avons des gens qui ne savent pas ce que c’est» que la pauvreté, déclarait récemment la candidate à l’AFP à Albuquerque (sud-ouest des États-Unis).

«Mes ancêtres ont fait des sacrifices incroyables pour me permettre de garder mes traditions. Je ne leur ferai pas défaut», promettait Mme Haaland avant le scrutin. La nouvelle élue à la Chambre des représentants est née à Winslow, en Arizona, où son grand-père travaillait dans une compagnie ferroviaire au titre de la politique d’«assimilation culturelle» des Autochtones.

Sa mère y est née également, dans un wagon de marchandises. Son père, d’origine norvégienne, était soldat et sa mère travaillait pour l’US Navy. Elle évoque les étés passés avec ses grands-parents pueblos – selon elle en butte à de nombreuses discriminations – à irriguer les champs ou à faire du pain.

Outre Deb Haaland et Sharice Davids, huit autres candidats autochtones étaient en lice pour le Congrès cette année, un record. Les démocrates ont repris le contrôle de la Chambre des représentants mardi soir tandis que le parti républicain gardait la majorité au Sénat, selon plusieurs médias américains.

La jeunesse impliquée
La jeune Hispanique Alexandra Ocasio-Cortez, 29 ans, nouvelle égérie d’une vague de femmes et de minorités qui tirent le parti démocrate vers la gauche, a été élue quant à elle plus jeune membre du Congrès, selon plusieurs médias américains.

Mme Ocasio-Cortez, qui avait causé la surprise en juin en remportant une primaire démocrate face à un poids-lourd du Congrès, Joe Crowley, a battu largement son adversaire républicain Anthony Pappas, 72 ans, dans une circonscription new-yorkaise à cheval entre Queens et le Bronx, acquise aux démocrates.

Originaire du Bronx, cette ancienne serveuse, ex-bénévole pour la campagne présidentielle du sénateur Bernie Sanders, a promis de se faire la porte-voix des «petites gens» au Congrès. Elle compte y défendre des causes chères à l’aile gauche du parti démocrate, comme une couverture santé pour tous, des universités publiques gratuites, et le droit à des logements abordables.

La jeune femme a fait campagne en rejetant toute contribution des grands donateurs démocrates et des grandes entreprises, coupables selon elle d’avoir rompu avec les préoccupations des classes moyennes.

Et en répétant inlassablement comment elle accompagnait, enfant, sa mère portoricaine qui faisait des ménages, ou comment ses parents quittèrent le Bronx pour une paisible banlieue de New York afin qu’elle puisse fréquenter de meilleures écoles. Sa victoire aux primaires avait donné espoir à de nombreux autres candidats à la gauche du parti démocrate, surtout des femmes et des représentants des minorités, qui espéraient pouvoir répéter son exploit.

La plus jeune membre du Congrès jusqu’ici était une autre New-Yorkaise, la républicaine Elise Stefanik, élue pour la première fois à la Chambre des représentants en 2014 alors qu’elle avait 30 ans.

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