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Espagne: la droite et l’extrême droite dans la rue contre Pedro Sanchez 

Des manifestants de la droite et de l'extrême droite, ce dimanche à Madrid. Oscar Del Pozo/AFP Photo: AFP
Rédaction - Agence France-Presse

Aux cris de «Sanchez démission», la droite et l’extrême droite ont mobilisé dimanche à Madrid plusieurs dizaines de milliers de personnes dans une démonstration de force contre le chef du gouvernement socialiste espagnol, accusé d’avoir «trahi» l’Espagne en dialoguant avec les indépendantistes catalans.

Selon la police, environ 45 000 personnes ont participé à ce rassemblement. Le Parti Populaire (PP, droite) a évoqué le chiffre de «plus de 200 000».

Brandissant des drapeaux espagnols et des pancartes clamant «Stop Sanchez», les manifestants se sont rassemblés sur la place Colon avec pour mot d’ordre «Pour une Espagne unie, des élections maintenant».

Convoquée par le PP et les libéraux de Ciudadanos, auxquels s’est joint le parti d’extrême droite Vox, cette mobilisation intervient deux jours avant l’ouverture mardi à Madrid du procès historique de douze anciens dirigeants indépendantistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne d’octobre 2017.

Le PP, Ciudadanos et Vox reprochent à Pedro Sanchez — arrivé au pouvoir en juin notamment grâce aux voix des indépendantistes catalans et dont il a absolument besoin pour faire passer son budget —, de «trahir» l’Espagne et d’aller à l’encontre de l’unité du pays en tentant de dialoguer avec les séparatistes.

Ces trois formations, qui se sont récemment alliés en Andalousie pour chasser du pouvoir le parti socialiste, seraient en mesure, selon plusieurs sondages, de former une majorité au niveau national si des élections avaient lieu actuellement.

«Le temps du gouvernement Sanchez est terminé», a lancé, avant le début de la manifestation, le numéro un du PP Pablo Casado.

«Nous sommes ici pour dire non au séparatisme et oui à l’Espagne», a indiqué pour sa part celui de Ciudadanos, Albert Rivera, tandis que le leader de Vox, Santiago Abascal, a dénoncé la «trahison d’un gouvernement illégitime et menteur soutenu par les ennemis de l’Espagne», en référence aux indépendantistes catalans.

Pedro Sanchez «est un traître», a affirmé l’une des manifestantes, Elena Navarro, 45 ans. «Il s’allie avec nos ennemis (…), des gens qui veulent diviser les Espagnols».

L’ancien premier ministre socialiste français, Manuel Valls, candidat à la mairie de Barcelone soutenu par Ciudadanos, a également participé à ce rassemblement au côté du Prix Nobel péruvien Mario Vargas Llosa.

«Il ne faut pas laisser l’avenir du pays dans les mains des séparatistes, des nationalistes et des populistes», a-t-il dit au micro de l’AFPTV.

Interrogé sur la présence de l’extrême droite, M. Valls a assuré que ce n’est «pas elle qui a le monopole du patriotisme et de l’amour de la Constitution». «Je n’étais pas à côté de l’extrême droite. (…) Ici, ce sont les Espagnols qui ont envie de défendre la Constitution».

«Le gouvernement espagnol travaille pour l’unité de l’Espagne», a rétorqué dimanche Pedro Sanchez, qui avait accusé samedi la droite et l’extrême droite de représenter une «Espagne en noir et blanc».

«Ce que je fais en tant que chef du gouvernement, en respectant toujours la Constitution, est corriger une crise d’État que le PP a contribué à aggraver quand il était au pouvoir pendant sept ans», de 2011 à 2018, a poursuivi M. Sanchez.

Le PP, Ciudadanos et Vox, qui ne cessent d’accuser M. Sanchez de céder au «chantage» des indépendantistes catalans depuis son arrivée au pouvoir, avaient appelé leurs sympathisants à descendre dans la rue après le tollé général suscité cette semaine par le feu vert du gouvernement à la présence d’un «rapporteur» indépendant pour faciliter un futur dialogue entre les partis politiques catalans.

Malgré cette concession, le dialogue a été rompu vendredi entre gouvernement et indépendantistes. Les deux parties se ont mutuellement accusées d’être à l’origine de cette rupture du dialogue.

Les indépendantistes ont refusé jusqu’ici d’approuver le budget de M. Sanchez. En cas de rejet du budget, le socialiste, qui est à la tête d’un gouvernement ultra-minoritaire, pourrait se voir contraint de convoquer des élections anticipées avant la fin de la législature en 2020.

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