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Syrie: le retrait américain risque de renforcer Moscou et Téhéran selon Merkel

Angela Merkel Photo: Markus Schreiber/AP

Le retrait des troupes américaines de Syrie, annoncé par le président Donald Trump, risque paradoxalement de renforcer dans ce pays l’influence de la Russie et de l’Iran, l’ennemi juré de Washington, a averti samedi la chancelière allemande Angela Merkel.

« Est-ce une bonne idée pour les Américains de se retirer soudainement et rapidement de Syrie? Cela ne renforcera-t-il pas encore la capacité de l’Iran et de la Russie d’exercer leur influence? », s’est-elle interrogée à la Conférence sur la sécurité de Munich.

Le départ des 2.000 soldats américains de Syrie devrait intervenir dans les prochaines semaines, alors que le groupe Etat islamique est sur le point d’être vaincu dans son dernier réduit en Syrie.

Mais les Etats-Unis garderont une forte présence dans la région » et « continueront de traquer les vestiges de l’EI, partout et à chaque fois qu’ils sortiront leur sale tête », a assuré samedi à Munich le vice-président américain Mike Pence, sans pour autant répondre aux critiques d’Angela Merkel.

Tout en promettant de poursuivre des opérations antiterroristes, Washington demande à ses alliés au sein de la coalition internationale anti-EI de constituer une « force d’observateurs » dans le nord-est syrien pour garantir la sécurité des alliés kurdes syriens, qui ont mené au sol les combats contre les jihadistes en Syrie et sont menacés par Ankara.

La proposition américaine a toutefois reçu une fin de non-recevoir de la part des membres de la coalition, dont Paris et Berlin.

Avant Mme Merkel, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait déjà critiqué vendredi à Munich les incohérences du retrait américain de Syrie qui « risqu(ait) de favoriser » l’Iran.

« Comment est-ce que l’on peut être très ferme à l’égard de l’Iran et en même temps abandonner le nord-est de la Syrie alors que l’on sait très bien que la fin de l’histoire risque d’être de favoriser la présence iranienne dans la zone? », a-t-il demandé avant de conclure: « Pour moi c’est un mystère ».

Le vice-président américain Mike Pence a de nouveau qualifié l’Iran « de plus grand danger » dans la région, lui reprochant de préparer « un nouvel Holocauste » en raison de ses ambitions régionales, propos qu’il avait déjà tenu à Varsovie cette semaine.

Et il a de nouveau sommé les Européens de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, que Washington a quitté en 2018.
Un appel d’ores et déjà rejeté vendredi par le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.

Pour les Européens, l’Iran respecte cet accord qui garantit une levée de sanctions économiques en échange d’un engagement à se limiter strictement à développer une industrie nucléaire civile.

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