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Afrique du Sud: Zuma dément avoir touché de l’argent de Kadhafi

Jacob Zuma, président de l'Afrique du Sud Photo: Getty Images
Rédaction - Agence France-Presse

Déjà accusé d’avoir largement profité financièrement de son passage au pouvoir, l’ex-président sud-africain Jacob Zuma est désormais soupçonné d’avoir touché 30M$ de feu le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, ce qu’il nie farouchement.

Dans sa dernière édition, l’hebdomadaire Sunday Times a affirmé que l’ancien «guide» avait confié en 2011, avant sa chute et sa mort, ce pactole à M. Zuma.

L’ancien chef de l’État sud-africain l’aurait alors caché dans sa résidence privée de Nkandla (sud-est) puis transféré dans le petit royaume voisin du Swaziland, aujourd’hui rebaptisé eSwatini, a précisé le journal.

M. Zuma pourrait l’utiliser pour payer ses avocats dans les multiples procès qui lui sont intentés, a ajouté le Sunday Times.

«L’ancien président Zuma n’est au courant d’aucun virement de fonds de l’ancien président Kadhafi vers son domicile de Nkandla et n’a jamais reçu d’argent de sa part», a répondu sa fondation dans une déclaration publiée mercredi par le quotidien The Star.

«Pffff ! Je dois des millions (de rands) d’honoraires… Et maintenant j’entends que je détiendrais de l’argent qui appartenait à mon regretté frère Kadhafi», s’est amusé lui-même Jacob Zuma sur Twitter. «Où se trouve cet argent puisque sa majesté (le roi d’eSwatini) lui-même ne le sait pas?»

Contraint à la démission il y a un an après neuf ans de règne (2009-2018), l’ex-président est impliqué dans une flopée de scandales de corruption. La facture de ses honoraires d’avocats s’élèverait à déjà 2M$.

Le porte-parole du royaume d’eSwatini a fermement démenti l’existence d’un trésor libyen.

«Nous n’avons connaissance de l’existence d’aucun magot appartenant à l’ancien président libyen Muammar Kadhafi que l’ancien président sud-africain Jacob Zuma aurait caché quelque part» dans le pays, a assuré à l’AFP Percy Simelane.

Sur la même ligne, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Lindiwe Sisulu a affirmé n’avoir «retrouvé la trace d’aucun argent appartenant aux Libyens». «S’ils en font la demande, nous enquêterons», a-t-elle ajouté.

Le président Zuma s’était vigoureusement opposé à l’intervention militaire, initiée par la France, qui avait abouti en 2011 à la chute du dirigeant libyen.

Le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, a été inculpé de corruption par la justice de son pays, accusé d’avoir touché une enveloppe de 50 millions d’euros (environ 75M$) de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne électorale victorieuse de 2007. Il dément catégoriquement ces allégations.

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