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Le Kosovo veut sanctionner la négation des crimes de guerre serbes

Le président du Kosovo Hashim Thaçi Photo: Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne

Le gouvernement du Kosovo a annoncé vendredi préparer une loi réprimant la négation des crimes de guerre commis par les forces serbes en 1998-99, en réponse à de récentes déclarations de hauts responsables à Belgrade.

Le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, a notamment qualifié de « fabrication » les conclusions de la justice internationale selon laquelle 45 Kosovars albanais massacrés à Racak en janvier 1999 étaient des civils. Belgrade affirme qu’il s’agissait de guérilleros de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) tués au combat.

Cette tuerie avait entraîné la décision des Occidentaux d’imposer des négociations à Rambouillet, puis de déclencher des bombardements de l’OTAN sur la Serbie.« La négation par le président Vucic du massacre de Racak illustre la dangereuse réalité du nationalisme serbe », a réagi sur Twitter le premier ministre du Kosovo Ramush Haradinaj, selon qui « il ne peut y avoir de réconciliation sans acceptation de la vérité du passé ».

Consterné par les déclarations de responsables à Belgrade, le président du Kosovo Hashim Thaçi a jugé qu’elles « auguraient mal d’une réconciliation ». Le dialogue de normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo est au point mort depuis des mois.

Soutenue par la Russie et la Chine, Belgrade ne reconnaît pas l’indépendance de son ancienne province méridionale. Représentant de la minorité serbe au sein du gouvernement du Kosovo, Ivan Teodosijevic a été limogé de son poste de ministre de l’Administration locale pour avoir également parlé, à propos de Racak, de « fabrication » et « d’invention des terroristes albanais ».

Annonçant vendredi la préparation d’une loi, le vice-premier ministre du Kosovo, Enver Hoxhaj a dit l’intention des autorités de « sanctionner de telles déclarations de responsables serbes au Kosovo ».

Fin mars, une autre membre serbe du gouvernement du Kosovo, Vesna Mikic avait été également démise de ses fonctions après avoir qualifié les frappes de l’OTAN de « génocide contre le peuple serbe ».

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