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La justice américaine refuse de libérer Chelsea Manning

Photo: Steven Senne / The Associated Press

Un tribunal américain a refusé lundi de libérer l’ex-analyste militaire Chelsea Manning, détenue depuis le 8 mars parce qu’elle refuse de témoigner contre le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, à qui elle avait transmis en 2010 une masse de documents confidentiels.

Manning avait fait appel contre la décision de l’incarcérer pour outrage à la justice. Mais la cour fédérale d’appel de Virginie « n’a pas trouvé d’erreur dans la décision du tribunal de district » et « refuse de la libérer sous caution », ont jugé trois magistrats, sans en dire plus sur la durée de son maintien en détention.

Chelsea Manning avait été condamnée en 2013 à 35 ans de prison par une cour martiale pour la fuite d’environ 750 000 câbles diplomatiques et informations militaires, qui avait plongé les États-Unis dans l’embarras.

Sa peine avait été commuée par le président Barack Obama et elle avait été libérée en mai 2017 après sept ans de prison, durant lesquels elle avait entamé sa transition vers le sexe féminin. Le 8 mars, elle a été renvoyée derrière les barreaux après avoir refusé de témoigner devant un grand jury chargé d’enquêter sur WikiLeaks et son fondateur.

« Je ne participerai pas à un processus secret que je désapprouve moralement », avait-elle justifié.

Outils-clés de la justice américaine, les grands jurys, collectifs de citoyens tirés au sort, sont chargés d’enquêter dans la plus grande confidentialité dans le cadre des affaires pénales fédérales les plus sérieuses.

Le 11 avril, Julian Assange a été arrêté à l’ambassade d’Équateur à Londres, où il était réfugié depuis sept ans, suite à une demande d’extradition des États-Unis. Dans la foulée, le ministère américain de la Justice a révélé que l’Australien de 47 ans avait été inculpé un an plus tôt par le grand jury devant lequel Chelsea Manning refuse de témoigner. Pour les défenseurs de Chelsea Manning, cela prouve que son incarcération est « inutile » et vise seulement à la punir une seconde fois pour la fuite de 2010.

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