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Le célibat a la cote

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Rédaction - Métro World News

Jamais l’humanité n’a compté autant de célibataires. D’après une étude du centre de recherche Pew aux États-Unis, 25 % de la population mondiale vit seule et ne se mariera jamais. Un nombre qui promet d’augmenter à mesure que les divorces se multiplient-. Pour beaucoup de concernés, ce style de vie relève d’un choix personnel qui les rend plus indépendants et plus heureux. Et comble de la tendance : être célibataire réduirait l’empreinte écologique!

L’ampleur actuelle du célibat traduit une évolution générale de notre société, dit Erick Linenberg, professeur de sociologie à l’Institut pour la connaissance publique de l’Université de New York. C’est un phénomène qu’on n’aurait jamais imaginé il y a 100 ans!» Il affirme que contrairement au siècle dernier, chaque individu aujourd’hui connaît plusieurs célibataires dans son entourage, s’il ne l’est pas lui-même.

«Beaucoup de célibataires optent pour ce style de vie parce que ça les rend plus heureux que d’être en couple, plus loin des normes sociales et du jugement des autres, dit Paul Dolan, professeur au Département de sciences psychologiques et comportementales de l’École d’économie et de sciences politiques de Londres. C’est une évolution positive en matière d’épanouissement personnel, mais aussi d’écologie. En effet, le fait qu’il y ait plus de célibataires implique qu’il y a de moins en moins de bébés, ce qui est très bon pour l’environnement!»

«Le fait qu’il y ait plus de célibataires implique qu’il y a de moins en moins de bébés, ce qui est très bon pour l’environnement!» Paul Dolan, professeur au Département de sciences psychologiques et comportementales de l’École d’économie et de sciences politiques de Londres.

Une étude de l’université d’État de l’Oregon a comparé l’impact environnemental de six activités dites «vertes» au simple fait d’avoir un enfant pour conclure qu’aucune résolution écologique ne peut compenser le fait d’élever une progéniture. Adopter une conduite écologique, réduire de moitié son kilométrage annuel en voiture, installer un double vitrage, utiliser des ampoules à économie d’énergie, remplacer son réfrigérateur énergivore et recycler ses déchets permettent de réduire ses émissions de carbone à 486 tonnes. Élever un enfant en consomme 9 441.

«Certains célibataires ne souhaitent pas forcément le rester toute leur vie, mais veulent juste retarder l’âge de se marier parce qu’ils font de longues études ou priorisent leur carrière», observe Nancy J. Smith-Hefner, professeure au Département d’anthropologie de l’université de Boston. Elle rappelle que les filles n’ont jamais été aussi nombreuses à étudier et que pour de nombreux jeunes aujourd’hui, conquérir le marché du travail est plus important que rencontrer l’amour.

Enfin, preuve que célibataire ne signifie pas solitaire, des recherches menées dans plus de 30 pays montrent que les gens célibataires ont statistiquement une vie sociale plus développée, alors que les jeunes couples ont tendance à s’isoler.

 

Bien vivre son célibat : le secret du bonheur

Entrevue avec Elyakim Kislev, auteur de Happy Singlehood et professeur à l’université hébraïque de Jerusalem.

Elyakim Kislev

 Le célibat est-il devenu un style de vie populaire?
Absolument, et ce, dans le monde entier! Au Japon, par exemple, le taux de célibat est passé de 20 % en 1980 à 33 % aujourd’hui. Certaines villes d’Europe viennent de franchir le cap des 50 % de foyers célibataires. On voit des tendances similaires en Amérique du Sud, en Australie et au Moyen-Orient. Même des pays comme l’Iran, la Turquie et l’Arabie saoudite observent ce changement sociétal draconien, avec un taux croissant de divorces tandis que l’âge moyen pour se marier est repoussé.

Quelles en sont les conséquences?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette augmentation du célibat pourrait être bénéfique pour la société. Les célibataires sont plus investis dans l’accompagnement des aînés et plus actifs socialement. Au contraire, des études montrent que les personnes en couple ont tendance à s’éloigner de leurs proches et ont une vie sociale moins développée, car elles se referment sur leur vie «à deux».

«Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants» serait donc un dicton démodé?
Beaucoup pensent que le mariage est l’accomplissement du bonheur. En réalité, les célibataires ont une vie sociale beaucoup plus riche et un réseau plus développé pour s’épanouir. Le nombre croissant de divorces le prouve : se marier ne garantit pas la félicité!

Finalement, comment bien vivre son célibat?
Il est urgent de briser les clichés de notre société qui associent le célibat à une triste solitude. J’ai découvert qu’une personne célibataire ayant une vision positive de son statut est en moyenne 30 % mieux dans sa peau qu’une personne qui déplore son état.

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