Incendies en Californie: des vents «extrêmes et historiques» attendus
Les pompiers luttaient toujours contre plusieurs incendies en Californie samedi, dont un au nord de San Francisco et un autre près de Los Angeles, et des coupures de courant préventives devaient affecter des centaines de milliers de personnes sur le week-end.
Le «Kincade Fire» dévore la région viticole du comté de Sonoma près de San Francisco depuis mercredi soir. Plus de 2000 pompiers, appuyés par une vingtaine de bombardiers d’eau et une centaine de camions, tentaient de circonscrire ce feu.
Il s’étendait samedi matin sur plus de 10 300 hectares et n’était contenu qu’à 10%. Il a détruit au moins 49 bâtiments, selon les dernières annonces du Cal Fire, le service des pompiers californien, et en menace quelque 23 500 autres.
La zone sera en alerte rouge à partir de samedi soir jusqu’à lundi matin du fait de vents violents, qui rendent les conditions météo extrêmement propices à la propagation rapide des incendies.
«Un autre épisode de vent de terre va se développer dans la soirée samedi», ont prévenu les services météorologiques, qui parlent d’un événement «potentiellement extrême et historique».
«Cet épisode semble être le plus fort de cette année et depuis [une série de feux en octobre] 2017», précisent-ils. Les vents ne devraient, selon les météorologues, décroître que dimanche dans l’après-midi.
Le gouverneur de l’État, Gavin Newsom, s’est rendu sur le terrain et a assuré à des journalistes avoir vu ce qui ressemblait «à une zone de guerre».
Le fournisseur d’électricité PG&E a annoncé vendredi prévoir de couper préventivement le courant à 850 000 foyers à partir de samedi, sur 36 comtés, en raison des prévisions annonçant un «temps sec, chaud et venteux», un «événement climatique qui pourrait être le plus puissant en Californie depuis des décennies». La mesure concernera ainsi environ 2 millions de personnes, selon les médias locaux.
Les autorités locales n’ont pas encore déterminé l’origine du sinistre, mais PG&E a fait état d’un incident sur l’une de ses lignes près du point d’origine du «Kincade Fire», seulement sept minutes avant le départ des flammes, relevaient jeudi soir des médias locaux.
Les autorités ont fait évacuer l’ensemble des habitants de la petite ville de Geyserville et la région de vignobles qui la bordent, dont un appartenant au célèbre réalisateur américain Francis Ford Coppola.
De nombreux habitants de Geyserville ont à peine eu le temps de rassembler quelques affaires avant de voir les flammes déferler. «On pensait que le feu était à trois kilomètres, mais on n’avait pas pris en compte le vent. En fait, l’incendie avançant à une vingtaine de km/h», a expliqué au Los Angeles Times Dwight Monson, 68 ans.
Milliers de pompiers mobilisés
À des centaines de kilomètres plus au sud, un autre brasier, nommé «Tick Fire», était contenu à 25% et s’étendait sur plus de 1800 hectares, selon les pompiers samedi matin.
Le feu, qui s’était déclaré jeudi après-midi, menaçait près de 10 000 bâtiments dans cette zone située au nord de Los Angeles.
La plupart des ordres d’évacuations qui avaient été émis, à l’exception de quelques zones limitées, ont été levés samedi matin, ont annoncé les services du shérif de Los Angeles. Ils touchaient jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Mais avec des rafales à plus de 60 km/h par endroit et des taux d’humidité de l’air toujours bas samedi, les conditions restaient réunies pour favoriser la propagation des feux, ont prévenu les services météorologiques.
Toutes les écoles de la région avaient fermé leurs portes vendredi, ainsi qu’une autoroute très fréquentée. L’état d’urgence a été déclaré pour le comté de Los Angeles, permettant de débloquer des fonds.
Les autorités locales avaient fait du porte-à-porte à Santa Clarita, ville située à 50 kilomètres de Los Angeles, pour avertir les habitants de l’arrivée des flammes et leur demander de partir, selon les médias locaux.
Selon les pompiers, le feu a réduit en cendres au moins neuf bâtiments. Et plus de 1300 soldats du feu, assistés de quatre hélicoptères, luttaient toujours contre le «Tick Fire» samedi matin.
La saison des incendies fait régulièrement des ravages en Californie, mais leur fréquence s’est sensiblement accéléré ces dernières années. Début novembre 2018, le «Camp Fire» avait détruit la petite ville de Paradise, dans le nord de l’État, faisant 86 morts et plusieurs dizaines de milliers de déplacés.
Par ailleurs, d’importants incendies se sont également déclarés en Basse-Californie, au Mexique, notamment dans la région de Tecate, frontalière avec les États-Unis. Selon un premier bilan vendredi soir, ils ont déjà fait trois morts et détruit plus de 150 maisons.