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Nucléaire en Iran: de l’uranium détecté sur un site non déclaré

Nucléaire en Iran: des particules d’uranium détectées sur un site non déclaré
Site nucléaire en Iran Photo: Getty Images/iStockphoto

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a détecté des «particules d’uranium naturel» dans un «lieu non déclaré en Iran», selon son dernier rapport, consulté par l’AFP lundi à Vienne.

«L’Agence a détecté des particules d’uranium naturel d’origine anthropogénique» – c’est-à-dire dues à des activités humaines – «dans un lieu en Iran non déclaré à l’Agence», peut-on lire dans ce rapport interne destiné aux États membres.

L’AIEA ne nomme pas ce site. Des sources diplomatiques ont indiqué auparavant à l’AFP que le gendarme du nucléaire avait posé des questions à Téhéran concernant un lieu signalé par Israël auparavant, qui y soupçonnait des activités nucléaires.

Une source a aussi révélé que l’AIEA avait prélevé des échantillons sur ce site du district de Turquzabad, à Téhéran, au printemps.

Selon un diplomate basé dans la capitale autrichienne, le taux de production d’uranium en Iran a considérablement augmenté pour atteindre plus de 100 kg par mois. Il pourrait augmenter encore dans les mois à venir.

Le rapport confirme cette intensification des activités, le stock d’uranium faiblement enrichi atteignant désormais l’équivalent de 551 kilogrammes. L’accord sur le nucléaire conclu en 2015 n’autorise pas Téhéran à enrichir plus de 300 kilogrammes.

Selon les inspecteurs de l’AIEA, la République islamique est en train d’enrichir de l’uranium dans ses installations de Fordo, ce qui constitue de nouveau une violation de ses engagements.

«Nous sommes entrés dans une phase d’aggravation significative», s’alarme une source européenne. «Nous constatons que la fenêtre d’opportunité pour une désescalade est en train de se rétrécir très sérieusement».

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a annoncé une réunion ce lundi à Paris des trois parties européennes à l’accord de 2015, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne.

«Nous voulons le préserver (l’accord), mais l’Iran devra retourner à ses obligations et les respecter, sinon nous nous réservons le droit d’user de tous les mécanismes inclus dans l’accord», a averti le ministre allemand à Bruxelles lundi.

Le texte comprend un dispositif long à appliquer mais pouvant mener jusqu’à un vote au Conseil de sécurité de l’ONU mettant un terme à l’allègement de sanctions visant l’Iran.

Les Occidentaux s’inquiètent de la baisse du «breakout time», c’est à dire du temps qu’il faudrait à l’Iran pour produire une bombe nucléaire s’il le décidait.

L’accord fait en sorte que ce délai soit porté à une année, temps jugé nécessaire par les occidentaux à la préparation d’une campagne de bombardement.

Depuis mai, Téhéran se désengage de cet accord nucléaire signé à Vienne avec les Européens, les États-Unis, la Russie et la Chine autorisant les inspections les plus poussées jamais accordées à l’AIEA.

Le président américain Donald Trump en a retiré unilatéralement son pays en mai 2018, réimposant des sanctions sur l’économie iranienne, ce qui prive l’Iran des retombées économiques espérées.

En réduisant progressivement ses engagements, Téhéran faire pression sur les autres États parties pour qu’ils l’aident à contourner ces restrictions bilatérales.

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