Brexit: un ministre défend un accord commercial rapide
Le ministre britannique chargé des préparations du Brexit, Michael Gove, a jugé réaliste mardi la conclusion d’un accord commercial entre le Royaume-Uni et l’Union européenne d’ici à la fin 2020 après le Brexit, réagissant au «scepticisme» exprimé sur ce calendrier jugé trop serré.
Évoquant la déclaration politique accompagnant l’accord de divorce, qui dessine les contours d’une relation post-Brexit entre Londres et Bruxelles, M. Gove a dit sur la BBC que c’était «le type d’accord qui servirait les intérêt de l’UE et du Royaume-Uni. Ce serait un accord de libre-échange avec une coopération amicale».
Le Parti conservateur, au pouvoir, a fait de la sortie du Royaume-Uni de l’UE l’axe principal de sa campagne pour les élections législatives du 12 décembre. Il s’est engagé dans son programme à sortir le Royaume-Uni de l’UE le 31 janvier 2020 puis à conclure un accord commercial avec Bruxelles avant la fin d’une période de transition prévue jusqu’à fin décembre 2020, qu’il refuse de prolonger.
Lourd scepticisme
Mais de nombreux experts économiques et politiques jugent ce calendrier difficile à tenir, la négociation d’un accord de libre-échange étant habituellement plus longue. Et certains craignent une absence d’accord à l’issue de la période transitoire, aux conséquences économiques potentiellement désastreuses.
«Nous avons déjà entendu ce scepticisme, c’est le genre de position par défaut de nombreux commentateurs», a affirmé Michael Gove, un fervent «Brexiter» qui avait milité pour la sortie de l’UE lors du référendum de 2016.
Les propos de Michael Gove font suite aux critiques d’Ivan Rogers, l’ex-ambassadeur du Royaume-Uni auprès de l’UE, qui a jugé trompeuse lundi cette promesse d’accord commercial dans l’année à venir.
«C’est le premier point critique sur lequel les ministres du gouvernement continuent de se tromper de manière répétée, ou à propos duquel ils choisissent de tromper le public britannique», a-t-il dit lors d’une allocution à l’université de Glasgow, en Écosse.
L’ancien vice-premier ministre conservateur Michael Heseltine a abondé dans le même sens, jugeant «grotesque» le calendrier avancé par le Premier ministre Boris Johnson. «Nous sommes partis pour une nouvelle année d’incertitude et la possibilité d’une sortie sans accord à la fin», a-t-il prévenu.