«Moralement perdu», Trump doit être destitué dit un magazine évangéliste

L’un des principaux magazines évangélistes américains, Christianity Today, a estimé jeudi que le président Donald Trump devrait être destitué, en jugeant qu’il était «moralement perdu».

Dans un éditorial, la publication a précisé qu’elle se tenait en général à l’écart de la politique. «Mais nous sentons qu’il faut parfois que nous disions clairement nos opinions sur les affaires politiques».

«Les faits dans ce cas précis sont sans ambiguïté», écrit Christianity Today.

«Le président des Etats-Unis a tenté d’utiliser son pouvoir politique pour forcer un dirigeant étranger à harceler et discréditer» l’un de ses opposants politiques (Joe Biden, ndlr).

«Ce n’est pas seulement une violation de la Constitution; ce qui est plus grave, c’est que c’est profondément immoral», selon le magazine.

M. Trump jouit d’une solide popularité chez les chrétiens évangélistes blancs. Mais selon un sondage de Fox News en octobre, sa cote est passée de 81% lors de l’élection de 2016 à près de 70% aujourd’hui.

Le président «a lui-même reconnu des actions immorales dans les affaires et dans sa relation aux femmes, ce dont il reste fier», d’après l’éditorial.

«Son fil Twitter à lui seul, avec sa série habituelle de déformations, de mensonges et de calomnies, est un exemple presque parfait d’un être humain qui est moralement perdu et confus».

Pour le magazine Christianity Today, les auditions au Congrès qui ont mené à la mise en accusation de M. Trump par la Chambre des représentants mercredi «ont mis en évidence les failles morales du président, au vu et au su de tout le monde».

«Les partisans évangélistes de Trump évoquent les nominations qu’il a faites à la Cour suprême, sa défense de la liberté religieuse et sa gestion de l’économie, entre autres choses, comme autant d’exploits pour justifier leur soutien au président».

«Nous pensons que les auditions ont rendu absolument clair (…) le fait que le président Trump a abusé de son autorité dans un intérêt personnel et a trahi son serment constitutionnel».

«Le fait qu’il devrait être destitué, à notre avis, ne relève pas de loyautés partisanes mais de la loyauté au créateur des Dix commandements», affirme la revue.