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Chris Kyle, profession: sniper

Cent cinquante. Cent de plus, peut-être. Sur l’«ardoise des morts» de Chris Kyle, les Irakiens s’alignent les uns après les autres. Le meilleur tireur d’élite de l’armée américaine n’a aucun remords. Il l’écrit noir sur blanc dans American Sniper, livre qu’il traîne sur tous les plateaux de télévision.

Sa première cible était une femme. Elle avait une grenade à la main. C’était en mars 2003, aux premiers jours de l’invasion de l’Irak. Le Texan, posté sur le toit d’une maison, à 350 kilomètres de Bagdad, l’abat pour sauver une dizaine de marines. «C’était grandiose!» confie-t-il dans ses «mémoires» sortis le mois dernier.

Pour lui, les «insurgés» irakiens étaient tout simplement des «sauvages». Ces derniers le considéraient comme un «Shitan», le diable en personne. Même si sa tête était mise à prix, il a servi quatre fois en Irak. «J’y ai vécu les meilleurs moments de ma vie.» Il y allait pour «zigouiller les méchants, avant qu’ils descendent nos gars». Un assassin, Chris Kyle? Bardé de médailles militaires, l’ex-marine est aujourd’hui le meilleur de tous les snipers de l’US Army.

Grâce à lui, le nombre de morts américains pendant les huit ans et neuf mois du conflit n’a pas dépassé les 4 500. Tant pis s’il y a eu au moins 100 000 décès du côté irakien. À la guerre comme à la guerre.

Pour l’American Sniper Association, Kyle est clairement un «héros». Son président, Derrick Bartlett, est catégorique : «Il était en guerre, et son rôle était de tuer des ennemis. Tous ceux qui étaient sur la ligne de front dans ce conflit étaient des héros.» (échange de courriels)

Depuis décembre, il n’y a plus de «héros» américains. Les 170 000 marines ont plié bagage, laissant l’Irak à sa violence quotidienne, mentionnée dans les médias quand les morts s’entassent un peu trop.

La guerre aurait coûté au moins 1 000 G$. Les chiffres officiels ne seront jamais connus. Pas plus d’ailleurs que ceux de l’actuel conflit afghan, qui a franchi en octobre dernier le cap des 10 ans. Dans cette guerre au nom de la paix, les Américains espèrent pouvoir mettre fin à leur rôle de combat dès 2013, pour ne plus se consacrer qu’à l’entraînement des forces de sécurité afghanes. Comme l’ont fait les Canadiens l’an dernier.

À l’instar de l’Irak, l’Afghanistan ne sera pas en paix pour autant. Peu importe s’il y a eu deux guerres pour rien, Chris Kyle et les autres snipers américains ne regrettent aucun coup de feu. Dans ces deux pays meurtris, ils ont vraiment passé les meilleurs moments de leur vie.

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